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Comment partir en vacances gratuitement ?

Bon à savoir avant de partir cet été : parfois, les vacances, c’est un peu comme un serpent qui se mord la queue. On bosse toute l’année pour se payer des vacances suffisamment cool pour compenser le stress accumulé pendant l’année. Et à la rentrée… on recommence. Badant ? On sait.

Pourquoi dépense-t-on autant pour partir en vacances ?

Aujourd’hui, on va parler luxe, prix des choses et on va essayer, en toute modestie, de réhabiliter la valeur du gratuit. Pour, qui sait, tendre vers ce programme d’été un peu fou : les vacances à zéro euro 🔥

RAPPEL : vacances = ne rien faire.

Vacances, j’oublie tout”... y compris l’étymologie. Alors avant l’aire d’autoroute, une pause “latin” s’impose. “Vacances”, ça vient de vacare, qui veut dire “être vide”. L’italien le dit mieux que nous : les vacances, les vraies, c’est avant tout le farniente — littéralement, le “ne rien faire”.

Or le farniente, dans la vie de tous les jours, on n’a plus trop l’habitude. Jetons plutôt un oeil à l’emploi du temps moyen d’un Parisien :

  • 12 heures de transport + 37 heures de travail + 36h temps libre devant nos écrans + 56 heures de sommeil = 141 heures.

141 heures, sur les 168 que compte une semaine. Voilà qui ne laisse que 25 heures pour faire les courses, le ménage, jouer avec les enfants, voir des amis, lire… Pas étonnant qu’on soit surmené…

Heureusement, les vacances arrivent, on va pouvoir se reposer. Non ?

Ne rien faire, voilà a priori une activité qui ne devrait pas coûter grand chose. Sauf qu’évidemment, les vacances coûtent un bras : 1 500 euros en moyenne pour les Français, et même plus de 3 000 euros pour les 15 % les plus riches.

Pour les revenus moyens, la plus grande partie de ce budget passe dans les transports, hébergements, restau… et bien souvent, les vacances ne sont pas de tout repos. En revanche, les revenus les plus élevés cherchent souvent à s’offrir le luxe ultime : celui de ne rien faire 🍹.

Une recherche de sérénité qu’on cherche à obtenir de deux manières :

1. En n’organisant rien
, avec les séjours all-inclusive type Club Med (comptez environ 1500 euros par personne et par semaine, transport non compris).

2. En ne faisant rien
, avec le tourisme de la déconnexion ou des retraites, qui ont le vent en poupe. Des exemples :

Un tourisme du “rien” qui pose LA question : la sérénité est-elle devenue un luxe ?

Dis papa Spoune, c’est quoi cette bouteille de luxe ?

Au sens classique du terme, le luxe est censé avoir deux caractéristiques :

1. Le luxe, c’est ce qui est rare : on est souvent prêt à payer cher pour ce qui nous manque.

  • Exemple : pour les Parisiens qui vivent dans la 8ème, ville la plus densément peuplée du monde (et première ville occidentale derrière Manille, Bagdad ou Dakka, entre autres), le luxe, c’est l’espace (comme le disait déjà la pub).

2. Le luxe, c’est ce qui est cher : mais parfois, on est prêt à payer cher… simplement pour le plaisir de s’offrir quelque chose de cher — ce que les économistes appellent les biens positionnels.

  • Exemple : les montres suisses. Mais pourquoi donc payer entre 2000 euros et quelques millions d’euros une montre qui donne l’heure aussi bien qu’un smartphone ? Là-dessus, on vous renvoie vers cette vidéo géniale (spoiler : ce serait a priori pour montrer qu’on possède des thunes).

Bref, le luxe nous fait souvent confondre prix et désirabilité : car si, au départ, ce qui est désirable devient cher, parfois, un objet cher suffit à devenir désirable...

OK Spoune, et si on hackait un peu tout ça ? Et si on inventait le désir du gratuit ?

C’est quoi le vrai prix des choses ? Tout objet peut globalement être payé de deux manières. En argent, évidemment. Mais aussi… en temps. Car la valeur des choses ne vient pas seulement du prix auquel on les a payées, mais aussi du temps passé à les acquérir. Tout montagnard vous le dira : n’importe quel morceau de fromage sur du pain devient un repas de roi après une longue journée de marche. D’autres exemples :

  • Le feu de bois après avoir eu froid ;
  • Le verre d’eau après avoir eu soif ;
  • La vue après la montée.

C’est ce que Sylvain Tesson appelle le luxe relatif : celui qui ne provient pas de la valeur marchande et objective, mais de la valeur perçue et subjective. Et si on pousse le raisonnement jusqu’au bout… ça donne à peu près ça :

L’argent rend les choses faciles => ce qui est facile perd de la valeur => donc ce qu’on achète perd de la valeur

À l’inverse, ce qu’on “achète en temps” (mais qui est gratuit financièrement) devient de plus en plus précieux… Alors vive le gratuit ! Et voici quelques conseils pour augmenter la valeur de vos vacances et créer de vrais “money can’t buy” 💸.

Créer l'inconfort

Prenez le vélo plutôt que le taxi, la tente plutôt que l'hôtel, le pique-nique plutôt que le resto. Puis, après chaque effort consenti, récompensez-vous : le petit gîte après la rando ou le resto gastro après les 100km en vélo n’en seront que meilleurs 🤗

  Ajoutez de l'incertitude

La vie est trop courte pour organiser ses vacances sur Google Agenda. Fixez-vous un but, puis improvisez le chemin. De toute façon, le risque d’échec n’existe pas : comme dit notre cher Kevin Kelly, “des vacances + un désastre = une aventure”. Voyez l’incertitude comme le coefficient multiplicateur de vos vacances.

  Restez plus longtemps au même endroit  

En limitant vos déplacements, non seulement vous limiterez votre empreinte carbone, mais vous vous obligerez à explorer et à aller plus loin que les clichés… pour certainement découvrir des pépites cachées.

  Limitez vos attentes

Selon une étude néerlandaise, le pic de bonheur lié aux vacances se trouverait… juste avant le départ. La faute au “tourisme de reconnaissance” : celui qui consiste à aller voir “en vrai” des lieux repérés au préalable sur Google et Insta — quitte à ce que la réalité ne soit pas à la hauteur de nos attentes (ni des filtres Insta). Dans le genre, il y a par exemple l’isolement que l’on espère trouver sur la mythique Trolltunga norvégienne — et que des centaines de personnes viennent chercher tous les jours en été…

  Prolongez le bénéfice

À votre retour, imprimez vos photos et créez un album. Vous prolongerez le plaisir et créerez des capsules dans lesquelles vous pourrez vous replonger à l’avenir.

Boîte à Spoune

Et quelques outils pratiques pour appliquer ces grandes recommandations :

  • Komoot : découvrez les itinéraires les plus souvent empruntés par les cyclistes du coin.
  • Recto Verso : ne suivez pas le guide et constituez votre propre aventure avec le carte des 800 plus beaux espaces naturels de France.
  • Dérive : voyagez à l’aveugle avec cette appli-boussole qui vous guide vers votre destination sans vous recommander d’itinéraire particulier.
  • Une bonne vieille carte Michelin : à l’ancienne 👴, choisissez l’option full déconnexion et laissez votre smartphone à la maison en vous laissant guide par une carte (au trésor ?).

Et si finalement, le truc à s’offrir pendant les vacances, c’était du temps libre ? Voilà quelque chose qui est rare, précieux… et pourtant gratuit. Alors bonnes vacances, et on a hâte de vous retrouver à la rentrée 😊 !

Crédits images : Benjamin Flouw (illustration 1); Victoria Roussel (illustration 2); Blok Magnaye (illustration 3)

L'évaporation de la penderie

L’épave qui valait 17 milliards

Le snorkeling ? En voilà une activité de vacances sympathique et gratuite. Et elle peut rapporter gros. Surtout si vous tombez sur un galion espagnol avec son trésor, comme celui de San José : épave mythique que le gouvernement colombien affirme avoir découvert en décembre dernier et dont le trésor est estimé à… 17 milliards d’euros. Depuis ? C’est le gros bras de fer entre la Colombie, l’Espagne et une société américaine qui dit avoir localisé l’épave en 1982… Coup de bluff ultime ? Cette dernière a balancé les coordonnées du naufrage. À vos masques et palmes…