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Pourquoi gagner de l'argent ?

Chez Spoune, on a une mission : vous aider à devenir money-smart. 
Ok Spoune, mais coller un trait d’union à money et smart, ça veut dire quoi ?

  • Gérer son argent intelligemment. Quelques minutes de lecture plus sexy que le discours moyen sur le sujet pour optimiser ce qu’on passe 80% de son temps à gagner.
  • Capitaliser sur ses idées. C’est déjà un peu plus épanouissant - enfin selon nous. Pour ceux qui l’auraient raté, on en a déjà parlé.
  • Mais surtout, savoir pourquoi on veut faire tout ça. Ramasser des pièces sans savoir pourquoi, c’est plus Mario que smart. 

Alors pour ne pas devenir money-dumb, ce numéro revient aux sources : à quoi bon vouloir gagner de l’argent ?

Le syndrome de la Rolex

Dans son mythique La Semaine de 4h, Tim Ferriss raconte sa rencontre avec Mark dans un avion, en classe affaires. Mark est une sorte de magnat multimillionnaire, à la tête d’un empire de stations-service, d’épiceries et de salles de jeu 🎰.

Sauf que, la soixantaine approchant, Mark se rend compte qu’il a passé 30 ans de sa vie sur des métiers qui ne l’intéressent pas, à travailler avec des gens qu’il n’aime pas, pour s’acheter des trucs dont il n’avait pas vraiment envie 😶

Mark est riche, mais malheureux. Pourquoi ? Ce n’est pas juste un enfant gâté, c’est surtout qu’il a oublié de répondre à deux questions essentielles : le Pourquoi, et le Comment.

Gagner de l'argent, pourquoi ?

Petit détour : oublions un instant la pandémie mondiale, et partons à l’autre bout du monde 🌴...

La fable du pêcheur 🐠

Nous sommes sur une plage paradisiaque. Un riche banquier en vacances all inclusive se retrouve à pêcher à côté d’un simple pêcheur local. Le banquier engage la conversation :

  • Vous savez, si vous travailliez plus, vous pourriez vendre plus de poissons.
  • Pour quoi faire ?
  • Pour gagner plus d’argent, investir dans un chalutier, et recruter des pêcheurs qui travailleraient à votre place.
  • Pour quoi faire ?
  • Pour devenir riche, arrêter de travailler et vivre de vos rentes.
  • Pour quoi faire ?
  • Vous pourriez enfin faire ce que vous voulez, et passer la journée sur la plage avec votre famille.
  • Mais… n’est-ce pas ce que je fais déjà ?

Ça, c’est (un peu résumée) la fable du banquier et du pêcheur de Paulo Coelho. Elle est là pour nous rappeler une chose dont on avait déjà un peu parlé à propos du mouvement Fire : on a tendance à bosser énormément pour s’offrir un mode de vie dont on espère pouvoir se passer un jour… soit un vrai serpent qui se mord la queue 🐍 ...

Évidemment, avoir un minimum d’argent, c’est quand même important. Pour vivre de la vente de poisson sur une plage au Mexique, encore faut-il pouvoir se payer le billet d’avion, une cabane sur la plage, une petite barque, et l’attirail du pêcheur en herbe... Bref, il faut le coussin de sécurité qui permet de dire Fuck off à son ancienne vie et partir vivre la dolce vita 🍹

C’est ce que les Américains appellent à juste titre la Fuck You Money : ce matelas financier qui vous rend libre de choisir les projets qui vous font kiffer, et de dire non à ceux qui vous font traîner des pieds.

Mais alors, quel est le juste milieu entre le pêcheur déserteur et le banquier vacancier ? Entre le niveau plancher (Fuck you money) et les revenus déplafonnés (Better have my money) ?

Gagner de l'argent, combien ?

Daniel Kahneman, l’auteur deThinking Fast and Slow, a essayé en 2010 de répondre à la question : l’argent rend-il vraiment heureux ? Sa réponse : oui… mais seulement jusqu'à un certain seuil - €75 000, précisément. Au-delà de ce seuil, les dollars supplémentaires impactent de moins en moins notre niveau de bonheur. Et au-dessus de $200K/an, ça ne fait même plus aucune différence… sauf qu’à partir du moment où l’on est à $200K/a, impossible de revenir au seuil des €75 000.

Les revenus sont un escalator en sens unique

On en avait parlé dans notre newsletter : quand vos revenus augmentent, votre mode de vie augmente aussi et vous êtes heureux ... quelques jours. Mais ensuite vous êtes verrouillés dans ce nouveau mode de vie et vous devenez dépendant de ces nouveaux revenus.

Les rendements décroissants 🥐

Les économistes (vous savez, on les aime bien ceux-là) ont théorisé ce phénomène et parlent de rendements décroissants. Cela veut dire deux choses :

  • L'euro supplémentaire compte beaucoup moins pour moi si j'en ai déjà 100 000 que si j'en ai 10 000.
  • C'est beaucoup plus douloureux pour moi de perdre 100 euros que ce n'est agréable de gagner 100 euros. D’où le retour en arrière impossible.

On semble donc en face d’un dilemme. Refuser toute évolution de revenus pour se contenter d’un immobilisme bienheureux : c’est le choix du pêcheur Mexicain. Ou bien faire carrière, mais en risquant de s’enfermer dans un mode de vie onéreux et une carrière anesthésiante.

La bonne nouvelle c'est que notre équation est mal posée. Le revenu n’est — heureusement — pas la seule source de satisfaction qu’on peut tirer du travail et Il y a bien souvent un sweet spot : on peut progresser en revenus ET en plaisir en choisissant un job plus intéressant.

Et on arrive ainsi à la deuxième question que Mark avait laissé de côté - le comment.

Gagner de l'argent, comment ?

Toujours dans La Semaine de 4h, Tim Ferriss parle du multiplicateur de liberté. Pour lui, la valeur de l’argent que vous gagnez est multipliée par 4 facteurs :

1 - Ce que vous faites 🎹

Est-ce vous prenez du plaisir dans ce job ?

2 - Quand vous le faites 🔮

Combien de temps ça vous prend ?

3- Où vous le faites 🌎

Dans une tour à la Défense ? ou dans un co-working à Bali ?

4 - Avec qui vous le faites ⚽️

Avec un boss aigri ? Ou des associés hyper investis ?

Selon les réponses à ces questions, l’argent gagné va peser plus ou moins lourd dans la balance. Et tout dépend également du poids que vous choisissez d’attribuer à chaque multiplicateur de liberté. Vous l’aurez compris : nos conseils s’arrêtent ici, parce qu’il y a autant de réponses à l’équation qu’il y a de Spouneurs (beaucoup !) 🥄

Comment je me lance?

Vous êtes freelance et on vous propose un projet qui vous botte vraiment très moyennement. Oui ou non, devez-vous prendre ce brief ? On a essayé d’imaginer une petite équation pour répondre à la question. Vous devez accepter si :

f > Tx*t*(p/a)

  • f (facturation) : combien vous allez pouvoir facturer ce brief
  • Tx (taux horaire) : le salaire auquel vous facturez habituellement
  • t (temps) : le temps que vous allez y passer
  • p (pénibilité) : une note sur 10 pour estimer à quel point ce brief vous saoule
  • a (apprentissage) : une note sur 10 pour quantifier les possibilités que vous ouvre ce brief en termes d’apprentissage, de réseau…

Notre conseil final

Évidemment, poser un calcul à chaque fois que l’on prend une décision, c’est un peu excessif. L’idée n’est pas de devenir money-nerd 🤓 mais de se rappeler que l’argent n’est pas la seule variable de l’équation.

Parce que la vraie liberté, c’est d’être en mesure de prendre des décisions financières éclairées, et de se donner les moyens - pas que financiers - de vivre une vie choisie. On espère, à notre toute petite échelle, que nos news vous aideront dans cette quête. One Spoune at a time.

Crédits images : Louis Otis (illustration 1), Marijke Buurlage (illustration 2), James Daw (illustration 3),  Maus Bullhorst (illustration 4)

L'évaporation de la penderie

L'argent n'existe que parce que vous y croyez…


On désigne sous le terme “fiduciaire” la monnaie moderne sous forme de billets et de pièces en métal non précieux. Etymologiquement, le terme du latin fiducia, qui signifie « confiance ». La vraie matière de notre monnaie moderne n’est pas le papier, ou un savant alliage de cuivre ou de cupronickel : les billets s’impriment sur la matière de notre imagination. Comme le dit l’écrivain Elémire Zolla, "La monnaie ne vaudrait rien si les banquiers n’avaient accès à l’imagination des foules."

Notre système monétaire reposerait donc sur une mythologie civilisationnelle ? Attrapez donc un billet et observez les filigranes argentés. Vous y trouverez le visage d’une très vieille divinité : la déesse Europe, dont le portrait provient d’un vase vieux de 2500 ans…