Finances perso et philosophie antique

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C’est la rentrée ! Parce que les cours de philo nous manquent (pas vous ?), aujourd’hui, Spoune vous propose un épisode spécial finances perso et philo antique. Depuis l’histoire du cheval de Troie, les gens ont souvent peur d’être payés par  u̶n̶ ̶c̶h̶è̶q̶u̶e̶ un grec en bois. Mais au fond, qu’est-ce que la philo antique peut nous apprendre sur la gestion de nos finances modernes ? Peut-on remplacer les stock options par les “stoïques options” ? Le R.O.I. par les héros grecs ?

Mieux que money smart, aujourd’hui, Spoune devient money Sparte.‍

Notre Spounsor du jour 💌

On préfère la philosophie Assurly

On écrit Spoune avec le 🧡, mais on ne vit pas seulement d’amour et d’eau fraîche.

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‍Minute, pas-Platon. D’où tu me parles philo aujourd’hui ?  

Figurez-vous que l’idée n’est pas de nous : le stoïcisme, c’est hype. En particulier sur le Mont Olympe du monde moderne, on a bien évidemment nommé… la Silicon Valley.Années 2010. En plein golden age des start-ups, alors que les valorisations sont au top, les start-uppers ne sont pas vraiment en pleine orgie, mais plutôt à enchaîner les digital detox, défis trail running, retraites de méditation silencieuse et autres rando/jeûne.C’est que, comme le listait cet article du New York Times, les adeptes du stoïcisme se multiplient parmi les fondateurs de start-ups : Jack Dorsey (ex-Twitter), Marissa Mayer (ex-Yaho), Tim Ferriss (La semaine de 4h), Ryan Holiday (ex-American Apparel et The Daily Stoic), ou Kevin Kelly (Wired) dont le fameux bouquin Excellent Advice for Living est pétri d’influences stoïques. Quant à Elisabeth Holmes, après la révélation du fiasco Theranos, elle citait régulièrement Marc-Aurèle en interview pour expliquer comment elle vivait les choses…

OK may be mais je n’ai jamais vu Zuck en toge. Qu’est-ce qui les inspire exactement ?

Bonne question ! Quitte à généraliser un chouïa, disons qu’il y a en gros deux types d’individus dans la vie : 

• Ceux qui se focalisent sur la peur de la perte 
• Ceux qui privilégient l’attrait de la récompense

Bon, par exemple, si vous êtes fonctionnaire à la Poste, vous êtes sans doute plutôt #teampeurdelaperte. Mais les entrepreneurs ascendants licorne de SF, eux, sont davantage drivés par les récompenses potentielles. Ils évoluent donc dans des environnements plus risqués… comme le prouvent d’ailleurs leurs slogans favoris : 

• Move fast and break things 
• Better done than perfect 
• Don't ask permission, ask forgiveness

Et dans des environnements aussi incertains, le stoïcisme est une sorte de “boussole des start-uppers”. Pourquoi ? Parce que cette philosophie poursuit un objectif ultime :   d̶e̶v̶e̶n̶i̶r̶ ̶u̶n̶e̶ ̶l̶i̶c̶o̶r̶n̶e̶ atteindre l’ataraxie, aka la tranquillité de l’âme, en développant une capacité à ne pas être atteint par les évènements extérieurs. 

Car c’est bien ça, la leçon principale du stoïcisme, qu’Epictète avait formulée ainsi dans son célèbre manuel :

“Il y a des choses qui dépendent de nous, d’autres qui n’en dépendent pas. Ce qui ne dépend pas de toi ne te concerne pas.”

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Et rien de tel qu’un beau diagramme de Venn pour résumer tout ça : 

Evidemment, pour un fondateur de start-up, ce mantra peut avoir des avantages sur pas mal de plans. En développant notamment :

• Résistance au stress
• Capacité à tenir son cap
• Focus sur la qualité d’exécution
• Facilité à transformer les problèmes en opportunités

Mais poussé à l’extrême, cette approche peut aussi tourner à la catastrophe. Exemple ? Billy McFarland, l’escroc qui avait organisé l’impossible Fyre Festival suivait exactement les mêmes préceptes… mais poussés à leur paroxysme :

• Résistance au stress => déconnexion de la réalité
• Capacité à tenir son cap => incapacité à se remettre en cause
• Focus sur la qualité d’exécution => offre trompeuse et surprometteuse
• Facilité à transformer les problèmes en opportunités => excès de positivisme et burn out de l’équipe…

Morale de l’histoire ? Le stoïcisme, c’est comme tout : point trop n’en faut…

‍OK Spoune, donc si ça marche pour créer une start-up, ça doit aussi marcher pour les finances perso. Non ?

C’est ce qu’on s’est dit aussi ! Alors pour terminer, voici donc nos conseils stoïques préférés à appliquer à vos finances persos : 

• Se fixer les bons objectifs financiers : Le vent et le port de Sénèque 
  • “Il n’y a point de vent favorable pour celui qui ne sait vers quel port aller.” ‍
  • 💡 Pareil, en finances perso, il n’y a pas de produit miracle. Tout dépend de vos objectifs et de ce que vous voulez faire de votre argent. 

• Le long terme : Le pilote et les coquillages d’Epictète  
  • “Au cours d’une traversée, si le navire fait relâche, tu peux en route ramasser des coquillages. Mais il faut que ta pensée reste toujours tendue vers le navire. Si le pilote t’appelle, laisse tout et cours au navire !"‍
  • 💡Ayez toujours vos objectifs de long terme en tête et ne succombez que modérément aux tentations du présent. 
• ‍Pour limiter vos dépenses : La théorie de la chaussure d’Epictète ‍
  • “Comme le pied est la mesure de la chaussure, les besoins du corps sont la mesure de ce que chacun doit avoir. Prendre plus, c’est s’incommoder pour marcher” 
  • 💡 Posséder trop, c’est galère. Que ce soit pour déménager ou dans la vie de tous les jours. Alors buy less, enjoy more :)

• Tout a un prix : Le trade off de Diogène 
  • Un jour, Platon croise Diogène en train de fouiller les poubelles et lui dit : “Si tu flattais les rois, tu n’aurais pas à faire les poubelles”. Ce à quoi Diogène répond : “Si tu faisais les poubelles, tu n’aurais pas à flatter les rois”.
  • 💡 Devant un choix évident, interrogez-vous. La voie la plus empruntée n’est pas toujours la meilleure, comme le rappelle d’ailleurs la géniale fable du pêcheur.

Pour conclure ? On vous laisse avec une peur qui ne date pas d’hier. Epictète disait aussi : “Si tu veux progresser, résigne-toi à passer pour un sot et un insensé”. 
Eh oui ! Même planqués derrière leurs grosses barbes et leurs grandes toges, les grands philosophes grecs étaient eux aussi des enfants flippés à l’idée de poser une question débile. Alors que, spoiler : une question n’est jamais débile. Et ça, ça n’a pas bougé depuis l’Antiquité – quoi qu’en dise votre banquier.