C’Ephad-rôle

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Cette année, c’est décidé : vous prenez soin de vous ! Surtout après cet été ponctué de chips et de rosé. Aujourd’hui dans Spoune, on voit néanmoins plus large que le summer body et autres autumn body : on parle du prix de la santé tout au long de la vie, du berceau à l’Ehpad.

Allez, zou : c’Ehpad-ti !

Ah Spoune, tant qu’on a la santé…

Quand la santé va, tout va. Mais quand ça ne va plus, ça peut coûter bonbon (à consommer avec modération, rapport au diabète).

Même si, en France, pour se soigner, on ne sort moins souvent la CB que la CV : la Carte Vitale.

Pour en arriver là ? Petit rappel des faits : 

• 1944 : le Conseil national de la Résistance promet de créer la Sécurité Sociale
• 19 octobre 1945 : création par ordonnance, la Sécu est mise en place par Ambroise Croizat (ministre du travail). Il n’a même pas de rue à son nom à Paris, et pourtant… 
• 1951 : 1 million 🤯 de personnes assistent à son enterrement (c’est plus que Johnny…)

Depuis, l’Assurance maladie prend en charge environ 80% des dépenses de santé des Français. Pour le reste ? 

• Les mutuelles : 12 %
• Les particuliers : 8 %

=> En France, notre taux d’effort (c’est-à-dire coût à charge/coût global) est donc de seulement 8 % – soit l’un des plus faibles de l’UE (où il est en moyenne de 15%). 

Et tant mieux car, quand on regarde l’addition totale, celle-ci est plutôt salée : chaque année, les frais de santé des Français représentent 325 milliards d’euros, soit 12% du PIB. 

Super Spoune mais tant que ça ne transite pas par mon compte, ça ne me concerne pas vraiment…

Bien au contraire ! Et ce pour deux raisons : 

1. Ces 325 milliards, vous en payez une partie via les cotisations sociales que vous et votre employeur payez tous les mois (pour rappel : quand vous cotisez 1 euro, votre employeur en cotise 2).
2. L’Assurance maladie est un droit invisible, que l’on pourrait presque oublier. Et à force de l’oublier, on en oublie de le défendre…

Sauf que si l’Assurance Maladie n’était pas là, chaque Français devrait débourser en moyenne 2 390€ par an pour se soigner…

Ok merci pour tous ces chiffres Spoune, mais je suis plutôt en forme en ce moment…

C’est toute la complexité du sujet : en matière de santé, si on veut aller bien, il ne faut pas attendre d’aller mal. Une solution : la prévision ! 

Alors voici notre plan pour vous préparer financièrement, à chaque âge de votre vie : 

🧒 L’enfance 

Ah l’enfance ! Ce temps béni où l’on se soigne avec des bisous magiques et du Doliprane goût fraise. Malheureusement, le Doliprane ne soigne pas tout… 

• Coût global des dépenses de santé de 0 à 10 ans : 916€ par an (dont 83€ de reste à charge)
• La dépense à anticiper : les lunettes (1 enfant sur 5). Good news, depuis 2020, l’offre “100% santé” permet d’avoir des lunettes 100% prises en charge à choisir parmi des montures pas chères. Puisque votre enfant vous reprochera forcément un truc une fois adulte, autant que ce soit des lunettes. 

🤘 L’adolescence 

Dur dur d’être un ado. Les boutons, les bagues, ça rend la drague plus compliquée… le budget des parents aussi ? 

• Coût global des dépenses de santé de 10/20 ans : 1 313€ par an (dont 275€ de reste à charge)
• La dépense à anticiper : l’appareil dentaire (1 ado sur 3). Un joli sourire, ça n’a pas de prix, surtout pour les orthodontistes qui sont tout de même la profession libérale qui gagne le plus. Ce qui fait mal, c’est qu’avec 800€ à votre charge pour un coût total de 3200€, votre taux d’effort sera de 25 %... 

💃 Les jeunes adultes 

Entre 20 et 30 ans, l’âge adulte rimerait presque avec Hulk tellement le corps peut supporter tous les excès. Mais attention à ne pas transformer ces excès en très mauvaises habitudes… 

• Coût global des dépenses de santé 20/30 ans : 1 420€ par an (dont 128€ de reste à charge)
• À anticiper : aller chez le médecin, même quand on n'est pas malade !
• Taux de risque : 3% des Français ne vont JAMAIS chez le médecin, souvent par peur d’un diagnostic grave. Ça a même un nom : la iatrophobie. Les 97% restant auraient déclaré “j’y vais mais j’ai peur”. Indispensable pourtant pour éviter les pathologies graves mais facilement dépistables type cancer du col de l’utérus : si un frottis coûte 12€, un cancer du col de l'utérus coûte entre 9 et 27 000€…

🤱 Les jeunes parents

Joie et émotion devant les deux petites barres qui s’affichent sur votre test. Seulement voilà, vous réalisez du même coup, que dans 9 mois, il vous faudra accoucher. 

• Coût global des dépenses de santé 30/40 ans : 1 826€ par an (dont 176€ de reste à charge)
• À anticiper : maternité de niveau 3, clinique privée ou maison de naissance ? 
• Taux de risque : 100% des parents. Si le coût d’un enfant vous stresse financièrement, sachez qu’à l’hôpital public, un accouchement coûte zéro. Nada. Aux US, en revanche, comptez entre 15 000 et 50 000$, plus ou moins couvert par l’assurance. 

👱 La moitié du chemin (50-60 ans)

C’est ici que ça se corse ! À 50 ans, la machine s'enraye et risque de ne plus passer le contrôle technique.

• Coût global des dépenses de santé 50/60 ans : 3 201€ par an (dont 374€ de reste à charge)
• À anticiper : les appareils auditifs 
• Taux de risque : une personne sur cinq à 50 ans, ½ à 80 ans. Si comme Bernardo, fidèle compagnon de Zorro, vous faites semblant d’être sourd pour mieux espionner vos collègues de bureau, un jour, vous arrêterez de faire semblant… et il vous faudra choisir entre l’option économe (remboursé à 100 %) et l’option discrète et performante (jusqu’à 3 000€ par oreille !)

🧑‍🦳 Les sages 

Bad news : il n’y a pas que le nez et les oreilles qui s’allongent avec l’âge. Il y a aussi… les dépenses de santé. Elles augmentent même… exponentiellement

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• Coût global des dépenses de santé 80+ans : 8 529€ par an (dont 410€ de reste à charge)
• À anticiper ? . Être en bonne santé à plus de 80 ans, ça s’anticipe, pour éviter d’avoir à rogner son épargne pour se payer un fauteuil roulant (7 500€, prise en charge 50 %), un ascenseur à domicile (20K€, non remboursé), ou un mois à l’Ehpad (entre 2K et 4K€). 

Bon. Voilà une conclusion qui n’Ehpad-rès drôle. Pourtant, s’il y a une chose à garder en tête c’est que nous sommes sacrément chanceux de vivre dans un pays qui, jusqu’à présent, nous protège plutôt bien des gros pépins de santé. Alors on profite, tout en mettant de côté pour nos vieux jours, et on dit “merci Améli”. Et merci Ambroise Croizat !