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L’économie du running

L’économie du running

“Rien ne sert de courir, il faut partir à…” Point ? C’est un peu court, jeune Spouner. Le marché du running se développe encore plus rapidement que vos potes running addicts n’ont couru le marathon de Paris. Mais qu’est-ce qui les fait courir ? Pourquoi ? Et combien ça coûte ? 

Hop, hop hop ! Aujourd’hui, Spoune enfile short et baskets et file au pas de course explorer une question galopante : l’économie du running, comment ça marche ? 

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Bah non, Spoune. Ça court !

Comme vous dites : ça court, et pas qu’un peu. Ces dernières années en France, le running a connu un développement dingo. En France, on est passé de 500 pratiquants en 1979 à… 12,5 millions en 2024 - soit 25 % de la population

Dont 8 millions qui courent au moins une fois par semaine… (NDLR : pas nous 😅)

Evolution du nombre de pratiquants de trail/running en France

Pire (ou mieux, c’est selon) : on court même de plus en plus vite. Rien que post-covid, la progression est visible : 

  • 2021 : 8,1 sorties par mois, 9,3km courus à 6’2 min/km en moyenne
  • 2024 : 9,06 sorties par mois, 9,8km courus à 6’12 min/km en moyenne

Bon en même temps, courir, ça fait du bien. Non ?

C’est vrai, les bonnes raisons ne manquent pas. Il est loin le temps ou le running était réservé aux obsédés de la performance – ils ne sont que 25 %. Pour le reste, on court avant tout pour

  • 😁 être en bonne santé (59%), 
  • 🧘‍♂️ être bien dans leur corps (58%), 
  • 😤 évacuer le stress (50%)

Et ce n’est pas tout ! Courir permettrait même de : 

Ok Spoune, mais il y a bien un revers de la médaille (de marathonien) ?

Vous imaginez bien que oui. Parmi les coûts du running, il y a d’abord les blessures

Fasciopathie, périostite, syndrome de la bandelette ou de l’essuie-glace… les noms sont fleuris 💐 mais la réalité l’est un peu moins : un sportif sur deux se blesserait au moins une fois par an.

Et même si le prix de vos chaussures n’arrête pas d’augmenter, ce qui ne diminue pas… c’est le risque de blessure.
Pourquoi donc ? Selon Christopher McDougall, auteur du mythique Born to Run, une explication pourrait se trouver du côté des Tarahumaras – une tribu ancestrale vivant au fond de canyons perdus du Mexique, loin de toute civilisation. Et dont la passion est la course à pieds nus 🦶

Spécialistes de longue distance, les Tarahumaras peuvent courir sur plus 200 miles pieds nus, sans se blesser. La théorie de McDougall ? C’est que la course serait dans l’ADN de l’humanité. 

Raconte-moi une histoire, Père Spounor. Nos ancêtres étaient donc des chasseurs-coureurs ? 

Bien vu ! L’humanité est apparue il y a 2 millions d’années. Mais elle a dû attendre - 200 000 ans av. J.-C. avant d’inventer le projectile. Et, pendant tout ce temps… elle a couru derrière ses proies.

Résultat ? Il faut croire que 1,8 million d’années d’entraînement, ça paye. Car l’humanité est devenue une spécialiste naturelle de la course de fond. Jusqu’à 1974: cette année-là, Nike invente la Waffle, première chaussure à amorti. 

Une virgule et tout bascule : la basket à amorti modifie profondément la technique de la course. Au lieu de courir sur l’avant du pied, l’amorti incite les coureurs à atterrir sur le talon… augmentant le risque de blessure.

OK Spoune. Comment je booke un stage chez les Tarahumaras ?

Ah, le tourisme sportif ! Ça aussi, aussi huge qu’un mollet post 42K. Selon l’ONU, le tourisme sportif pèserait 600 milliards d’euros et représenterait 10 % du marché du tourisme mondial… 

Car oui, désolé pour les Tarahumaras, mais chez nous, le temps où le running était un art ancestral est loin. Rien qu’en France, c’est désormais un marché de plus d’un milliard d’euros (soit le premier marché sportif hors vélo). 

1 milliard ? Ça va vite, quand on regarde tout ce qu’il y a dans la valise (certes ultra-light) du runner moyen – même s’il s’équipe chez Décath’ :

  • une paire de chaussures : 110€
  • des chaussettes de compression : 25€
  • une tenue technique : 50€
  • une montre GPS : 150€
  • un abonnement Strava : 60€
  • un sac camelbak : 40€

Total ? 435 euros

Ce à quoi s’ajoutent, pour les courses, le transport, l’hôtel et le dossard. Surtout que le prix de celui-ci s’est autant envolé que les performances d’un abonné Strava© Premium (pour le marathon de Paris, il est passé en dix ans de 65 à 130 euros). 

À tel point que de plus en plus de courses US souffrent de l’émergence du bandit running 🏴‍☠️– qui consiste prendre le départ d’une course avec un faux dossard photoshoppé (voire pas de dossard du tout). Bon, c’est parfois justifié : comme quand, en 1966, Bobbi Gibb a dû bandit ruunner pour devenir la première femme à terminer le marathon de Boston. 

Mais disons qu’aujourd’hui, les motivations des bandit runners sont un peu moins nobles. Même si eux, au moins, ils courent.

Conclusion

Les humains ne sont pas seulement born to run : une bonne partie d’entre eux sont aussi born to earn*. Alors forcément, de contre-culture hippie dans les années 70, le running n’a pas échappé au vortex de la marchandisation. Le côté positif ? C’est que la généralisation de la pratique fait très certainement du bien à plein de gens – malgré quelques petits bobos occasionnels. Le côté négatif ? Oh… ce ne sont pas quelques kms courus de plus qui feront que l’humanité courra à sa perte, hein 😇

*né pour courir ⇒ né pour gagner