Faut-il investir dans l’alcool ?

Soirée au bar entre potes. Cette fois, c’est sûr : vous allez tout plaquer pour monter votre boîte. Mauvaise idée ? Pas pour Georges Clooney. Après une soirée bien arrosée en 2010, il lance sa marque de Tequila Casamigos. Qu'il revend, 7 ans plus tard... $1 milliard 🤯

What else ? Plutôt who else : du limoncello de Danny DeVito au vin bio de Cameron Diaz en passant par le cognac de Jay-Z ou le gin d’Emma Watson… les stars se lancent à balle dans l’alcool.

Alors, investir dans l’alcool, est-ce vraiment une idée folle ? Ou au contraire une opportunité… canon 🍷?

Bah Spoune, gagner 1 milliard en buvant des shots, je prends…

C’est vrai. Nos amies les stars ont de très bonnes raisons d’investir. C’est : 

• 😎 Chic : avoir son nom sur la bouteille, ça claque. Sa tête sur l’étiquette, encore plus (sacré Rosé Garcia). 
• 💹 Sûr : les petites entreprises de tise ne connaissent pas la crise. En 2023, le marché mondial de l’alcool pesait $1 400 milliards (croissance prévue : 6 % par an). 
• 🤑 Rentable : surtout quand la célébrité booste le business. Exemple : en 2018, Ryan Reynolds investit dans Aviation Gin. Deux ans et quelques posts Instagram plus tard, il revend ses parts avec 122 millions de dollars de bonus. Cheers. 

Et pour nous autres, humbles anonymes ?

Ivre, vous avez investi dans un fût de whisky ? Ne craignez pas la part des anges : même si l’alcool s’évapore, celui qu'on place en barrique a plutôt tendance à faire des petits… On fait le tri !

🥃 Option #1 : un fût de whisky en Écosse

Avant de vous engager dans cette aventure écossaise, petit détour par la microéconomie et l’autre monstre du Loch Ness des producteurs du whisky : le BFR 🐉

Les distilleries de whisky ont une particularité : elles doivent attendre 10 ans avant de pouvoir vendre leur production. Autant dire que le BFR (Besoin en Fonds de Roulement, ou décalage de trésorerie), elles maîtrisent, et qu'elles savent bien qu'il faut dépenser de l'argent pour en gagner... 

En équation, ça donne ça :

BFR = Créances clients + Stocks – Dettes fournisseurs

Pour que leur compte bancaire reste dans le vert (et que leur BFR soit négatif), les distilleries ont plusieurs techniques : 

• Produire du gin : cet alcool gin-ial qui n’a pas besoin d’être vieilli. 
• S’appuyer sur un gros : à eux deux, Diageo et Pernod Ricard possèdent 30 % des distilleries écossaises. Plus facile pour investir à long terme. 
• ‍Anticiper : les 21 distilleries indépendantes mettent souvent une partie de leur production en vente dès la distillation pour permettre à des particuliers d’investir à leurs côtés.

Ouh ça a l’air fût-é cette histoire !

Plutôt oui ! Vous achetez des distillation un fût pour un prix oscillant entre 2 000 et 10 000€. Plus vous attendez, et plus votre ROI est élevé. 

• Rentabilité : +100% au bout de 5 ans, +200% au bout de 10 ans. 
• Warning : vérifiez quand même que votre distillerie n’est pas un éléphant rose : en 2022, trois distilleries fantoches ont extorqué 13 millions de dollars à 150 personnes. Une bonne raison de tomber dans l’alcool…

🍷 Option #2 : quelques Grands Crus Romanée-Conti de 1990

Comme Brad & Angelina, vous préférez investir dans l'or rouge, aka le vin ? Est-ce que comme Batman, ça vaut le coup de se faire une belle cave ? 

Quelques éléments de réponse :

• Un prix d’entrée bas. Une bonne bouteille se situe entre 50 et 250 euros. Mais pour éviter de tout perdre sur une caisse bouchonnée, il faut en revanche investir entre 15 000 et 25 0000 dollars pour se diversifier et éviter la casse. 

• Un marché stable, quoiqu’en baisse. Le marché des grands crus a tendance à baisser mais les champagnes, bourgognes et bordeaux restent des valeurs sûres.

• Mieux vaut avoir le nez creux, ou du nez tout court. Car pour que votre "vin-vestissement"soit gagnant, mieux vaut s'y connaîtreen terroirs et millésimes– – comme le mythique Michel-Jack Chasseuil, simple amateur qui a désormais une collection estimée à 50 millions. 

Rentabilité : +3 000% pour Michel-Jack qui achète ses premières bouteilles en 1982. 4 caisses de Pétrus pour 10 000 francs, soit 3 800€ actuels. Aujourd’hui, chacune de ces bouteilles vaut 5 000€, soit… 120 000€ les 4 caisses. 

🍻 Option #3 : une bonne bière

La bière artisanale a clairement repris du houblon de la bête : les spécialistes lui prédisent même une croissance de 9% par an. Et pour financer toutes ces nouvelles brasseries, il faut des sous ! Autant d’occasions pour investir les nôtres ?

L’exemple le plus impressionnant, c’est celui de Brewdog. En 2007, Martin et James ont 24 ans quand ils lancent leur bière artisanale. En 2009, leur brasserie indépendante est la plus grosse d’Écosse. Pour se développer, ils lancent leur “anti-business business model” et ouvrent le capital de Brewdog à tous avec le programme Equity for Punks. Les investisseurs ont non seulement une petite part de la boîte, mais aussi 10% de réduc dans toutes les brasseries Brewdog. Résultat ? Ils récoltent quasiment $1 million.

Depuis, Brewdog a levé de l’argent 5 fois, pour un montant de 95 millions de dollars. Aujourd’hui, ils sont valorisés $2 milliards (plus que Carlsberg) et est toujours possédée à 22% par des actionnaires indépendants… même si depuis, Brewdog traîne quelques casseroles :/ 

Rentabilité (pour ceux et celles qui ont investi en 2009) : +900 %. Aujourd’hui ? ce sera nettement moins… 

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