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Le prix des rêves

Faut-il rêver grand ? 

“Dream Big”. 
“The sky is the limit”. 
“Si vos rêves ne vous font pas un peu peur, c’est qu’ils ne sont pas assez grands”.

Pour cette Spoune de nouvelle année, on aurait pu se contenter d’enfiler les punchlines sur le thème “croyez en vos rêves”. Sauf que ces conseils, c’est à peu de choses près l’équivalent du “fonce, sur un malentendu, ça peut marcher” du regretté Michel Blanc. 

Et les malentendus, chez Spoune, c’est pas trop notre truc. Surtout qu’à rêver trop grand, on peut se retrouver à foncer dans le mur…

À quel point faut-il rêver grand ? Dans cette Spoune de nouvelle année, on parle ambitions, et objectifs de vie pour aborder une question fondamentale : le prix des rêves. 

Notre reco du jour 🧡

Un nouvel horizon 2025

Dans la catégorie “grand rêve”, il y a le Vendée Globe : la course à la voile dont rêvent tous les marins et qu’ils appellent l’Everest des Mers. Pour relever un tel défi, il ne suffit pas d’être ultra ambitieux, il faut aussi accepter sa vulnérabilité. C’est le message que porte les deux bateaux du Team VULNERABLE, un mouvement qui veut aider à faire changer de regard sur la vulnérabilité. Et si c’était justement la clé du succès ? Une question très Spoune qu’ils explorent dans un parcours génial en 10 épisodes – à découvrir ici.

Bonne année aussi Spoune, mais un peu petit joueur, là. Comment ça il ne faut pas rêver grand ?  

C’est ce que nous dit la théorie économique classique. Selon elle, l’idéal à poursuivre, dans la vie, c’est ce fameux optimum de Pareto :

Certes, cet optimum est très pratique pour les négociations ou autres calculs coût/bénéfice… Mais s’applique-t-il vraiment au bonheur ? Est-ce que le bonheur est un art du compromis ? Sachant qu’un rêve demande toujours des renoncements et des sacrifices ?


Mmmh très deep Spoune. Mais finalement, la question derrière tout ça, est-ce que ce n'est pas "c'est quoi le bonheur" ?

Il y a plein de manières de définir le bonheur, mais en voici une qu’on aime bien :

B = R / A 

(ou Bonheur = réalisations/attentes)

Le principe ? C’est que nos attentes sont toujours supérieures à nos réalisations. Et à partir de là, pour augmenter notre niveau de bonheur, il y a deux options : 

  • Option 1 : augmenter ses réalisations, aka The American Dream
    • 👍 : il suffit de bosser pour devenir millionnaire
    • 👎 : risque d’inconfort
  • Option 2 : diminuer ses attentes, aka The Stoic Way
    • 👍 : il en faut peu pour être heureux. 
    • 👎 : risque d’ennui

Ennui ou inconfort ? C’est ce qu’on pourrait appeler la théorie du pendule, de Schopenhauer : 

“La vie oscille, comme un pendule, entre inconfort et ennui.”


Sacré Arthur, toujours le mot pour rire. Mais Spoune, où est l’option 3 : “rêver plus grand” ?

Eh oui, parfois, le bonheur vient précisément de l’insatisfaction et de la quête de l’inaccessible. Et pour ça, il faut rêver plus grand.

Manque alors une troisième option : 

  • Option 1 : augmenter ses réalisations => risque d’inconfort
  • Option 2 : diminuer ses attentes => risque d’ennui
  • Option 3 : augmenter ses attentes => risque d’échec

Le hic ? C’est que ce 3e risque est, de loin, le plus terrifiant de tous…


Ennui, inconfort et échec… Mais BONNE ANNEE à toi aussi Spoune ! Et merci mais l’échec, très peu pour moi…

Ah oui ? Apparemment, il y aurait deux types de personnes dans la vie : 

  • Les risk averse, qui cherchent d’abord à minimiser le risque (stéréotype : fonctionnaire)
  • Les “gain incented”, qui veulent avant tout maximiser les bénéfices (stéréotype : entrepreneur)

En gros : ceux qui ont peur de l’échec… et ceux qui l’acceptent. 

Evidemment, on veut tous changer pour le meilleur. Sauf qu’au moment de prendre une décision difficile, personne ne peut prédire l’avenir… ni être sûr de ce qu’on va gagner. En revanche, une chose est sûre : on survalorise systématiquement ce qu’on possède par rapport à ce qu’on peut gagner.

Notre jugement devant tout changement

Résultat ? On a tellement peur d’un “futur moins cool” qu’on subit plein de biais cognitifs pro-immobilisme, comme :

  • Le biais du statu quo => toujours privilégier une situation existante
  • L’endowment effect => toujours survaloriser, entre deux objets identiques, celui qu’on possède déjà

Car après tout, pourquoi changer si c’est pour prendre le risque d’échouer ?

Mais oui Spoune. Pourquoi changer ? 

Evidemment, le changement pour le changement n’a aucun sens. La question se pose plutôt dans ces moments flous où l’on hésite entre deux décisions. Dans ces situations-là, on a tendance à privilégier l’immobilisme… à tort. 

Là-dessus, l’auteur de Freakonomics a imaginé une expérience géniale : il a demandé à 20 000 personnes de tirer à pile ou face des décisions difficiles de leur vie (changement de job, rupture, déménagement…). Résultat ? Quelques mois plus tard, les personnes qui avaient choisi le changement étaient en moyenne bien plus heureuses que les autres.

Comment l’expliquer ? On a tous une réticence naturelle au changement. Sauf que le changement, c’est aussi le moteur du bonheur – c’est la théorie de l’adaptation hédonique, qui montre que le niveau de bonheur fluctue dans le temps. Et sitôt nos grands objectifs atteints (diplôme, mariage, enfant…), il revient à son niveau initial

La théorie de l’adaptation hédonique – aka pourquoi on n’est jamais contents

Et finalement, le bonheur est surtout un cycle à entretenir en permanence grâce au changement. Bref, le bonheur n’est nulle part – si ce n’est dans l’oscillation entre deux projets. 

Revenons à nos questions de départ : faut-il poursuivre ses rêves ? Oui, car ce sont des moteurs de changement, et donc de bonheur. Peut-on rêver trop grand ? Si vous acceptez que l’échec est une possibilité, alors aucun rêve ne sera jamais trop grand. 

Oscar Wilde disait : 

“La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands
pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit.”

Pour 2025, on vous souhaite évidemment de grands rêves. Mais pas si grands qu’ils vous fassent oublier le reste.