Félicitations ! Depuis le début du confinement, vous avez (vous, et quelques millions de Français) épargné comme jamais. En 2 mois et demi vous avez mis de côté près de 60 milliards d’euros, c’est-à-dire 4 à 5 fois plus que d’habitude sur la même période 🎉 !
60 milliards ? Qu’on s’appelle Larmina ou pas, ça commence à faire beaucoup, beaucoup d’argent. Et deux questions se posent à ce stade :
1 - Mais que faire de tout cet argent ? Ça, on vous a déjà donné des pistes ici ou là.
2 - Mais pourquoi dépense-t-on autant le reste du temps ? Et ça, ça mérite effectivement de petits éclaircissements.
Aujourd’hui, on vous parle d’un mouvement qui rêve d’une chose : arrêter de dépenser de l’argent inutilement… pour ne plus perdre sa vie à la gagner. Doux délire ? ou hack super smart ? On fait le point.
🔥 Le mouvement FIRE 🔥
Le point de départ : pourquoi on dépense de plus en plus ?
Triste constat : gagner sa vie, ça coûte un bras. Il y a les transports, les restos, les sorties, et surtout, les vacances indispensables pour évacuer le stress accumulé au boulot. Bref, au final, votre budget ressemble à un cercle vicieux dans lequel vous dépensez énormément d’argent pour continuer à en gagner...
Un serpent 🐍 qui se mord la queue ? Pas pour les adeptes du mouvement FIRE, né dans les années 2010 ce mouvement a rapidement conquis grâce à une promesse forte : “Financial Independence, Retire Early”. Ou : “Indépendance financière, retraite précoce”, en français.
Pour ces adeptes, nos modes de vie sont victimes de l’adaptation hédonique : à chaque fois qu’on améliore notre niveau de vie, notre bonheur augmente lui aussi… mais seulement de manière ponctuelle. Très rapidement, le bonheur revient à son niveau initial (la preuve : même chez les gagnants du loto, ça ne dure que 18 mois...).
Et si on n’a pas gagné le gros lot ? On se retrouve pris dans une sorte de spirale dépensière : nos charges augmentent continuellement (d’abord l’appart’, puis la voiture, puis les enfants...) alors que notre niveau de bonheur, lui, reste stable.
Le pire ? C’est qu’une fois acquis un certain niveau de confort matériel, il est très difficile de faire marche arrière. Vous vous voyez retourner dans votre chambre d’étudiant de 9m2 ? Juste impensable. Et pourtant, à l’époque c'était votre petit nid super comfy.
C’est le feu : le hack FIRE
Le meilleur moyen d’éviter cette spirale dépensière ? Ne jamais y entrer, en limitant au maximum ses dépenses matérielles courantes. L’objectif des FIRE consiste donc à adopter un style de vie hyper minimaliste et à épargner le plus possible pour avancer au maximum l’âge du départ à la retraite. Le pied ? 👣
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Avouons-le : le calcul de base de FIRE est plutôt séduisant (si vous économisez dès 25 ans et parvenez à placer vos économies à 4% par an de rendement) :
► En épargnant 50 % de votre salaire (oui, il faut aimer les pâtes bolo🍝) chaque année de travail compte double, et vous pouvez arrêter de bosser à 50 ans.
► En épargnant 75 % (là, il va peut-être falloir se passer de la bolo…) chaque année de travail compte triple, et vous pouvez arrêter de bosser à 33 ans.
Beaucoup de pâtes? En tout cas, pour les adeptes du FIRE, ces années de liberté en pleine santé valent largement quelques sacrifices matériels...
FIRE, un feu de paille ?
Bon, sur le papier, c’est très joli. Mais faut-il appliquer la technique FIRE au pied de la lettre ? Pas forcément. D’abord, parce que pour épargner 70 % de vos rentrées mensuelles, il faut quand même vraiment beaucoup aimer les pâtes. Alors si comme nous vous préférez une alimentation variée, voici ce qu’on retire de la réflexion FIRE.
► Sans pour autant aller vivre dans les bois, ça fait toujours du bien de se rappeler que les conforts matériels sont avant tout ... des conforts matériels (et rien d’autre).
► Entre l'envie et l'achat, il n’y a souvent qu’un pas. Ça peut faire du bien de se dire qu’il y en a plutôt 2 ou 3… et de résister un temps à nos pulsions shopping. Comme disait Sénèque :
"Le pauvre n'est pas celui qui a peu, mais celui qui en veut toujours plus."
► Economiser sur son caddy, c’est certes un des moyens d'améliorer son niveau d'épargne. Mais augmenter son salaire, c’est aussi très (voire même : beaucoup plus) efficace.
La situation actuelle : là où les taux bas blessent...
Concrètement, est-ce que la méthode FIRE marche ? À en croire la figure de proue du mouvement : assurément. Mais peut-on faire confiance à un blog qui se dénomme Monsieur Money Moustache ? Chez Spoune, on a quand même voulu remouliner les chiffres – histoire d’être sûr.
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Prenons par exemple Alain. Fin des années 80, Alain tente le coup : il épargne un max en surfant sur un taux d'intérêt à 10 ans de 9,9 %. Alain fait ses calculs, il se dit qu'il n'a pas besoin de gagner de l'argent en masse - et que 25 000 euros par an (150 000 francs, à l’époque) suffisent largement.
Au début, ça marche 🚀 son patrimoine lui rapporte tranquillement ses 25 k€ annuels. Trente ans plus tard ? C’est une autre histoire. Les taux d'intérêt sont négatifs. Son assurance-vie est tombée à 1.5% par an. Ses revenus ont fondu comme neige au soleil. Et s’il doit retrouver un boulot à 63 ans après 30 ans d’inactivité, Alain risque d’un peu galérer...
Comment je me lance ?
Ce qui est un peu triste avec le mouvement FIRE ? C’est qu'il suppose que la vie professionnelle ne serait qu’une vallée de larmes dont il faut s’échapper au plus vite… quitte à se priver de tout (sauf de pâtes).
Chez Spoune, on préfère explorer d’autres pistes. Alors voilà nos conseils pour arriver à la Financial Independence - et, si le coeur vous en dit, Retire Early.
Prochaine étape 1
On en parlait récemment : pour booster votre épargne, pensez aux intérêts composés.
Prochaine étape 2
Dans FIRE, on pense d’abord “Retire Early”. Mais c’est en fait moins important que “Financial Independence”. Et pour l’atteindre, il faut commencer à économiser – et donc investir – aussitôt que possible (en gros, dès le premier CDI). Dans votre résidence principale, par exemple?
Prochaine étape 3
Finalement, c’est quoi, la vraie indépendance ? Pas forcément arrêter de travailler. C’est plutôt dire bye bye à ce patron pervers narcissique, choisir votre prochain job, et pourquoi pas de prendre 6 mois off entre les deux.