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Comment faire les bons choix ?

Tant qu’on est à l’école, la vie, c’est un peu comme un QCM : il y a les bonnes et les mauvaises réponses mais il y a toujours une réponse. Une fois adulte, cela se complique un chouïa. J’achète ou je loue ? Livret A ou bitcoins ? On se marie ou on se quitte ? Bore out dans mon job ou burn out dans ma boîte ?

Comme souvent : on n’a pas de réponses toutes faites (bon, sauf pour Acheter ou Louer ? c’était là). Mais on a de quoi vous aider à réfléchir, et surtout, de quoi vous aider à faire vos propres choix.

Car le thème de la news du jour, c’est justement celui-là :

Comment prendre les bonnes décisions ?

Les mathématiques peuvent-elles sauver le monde ?

En matière de choix, il y a deux écoles. Il y a ceux qui agissent à l’instinct (ils appellent aussi ça le flair, l’intuition, le 5ème sens, les guts). Et puis il y a les statisticiens. Pour eux, l’instinct est insuffisant versus la démonstration par A + B qu’un choix est bel et bien le plus rationnel. Cela leur permet, comme disent les sites de e-commerce, “d’acheter sans se planter”...

La méthode des statisticiens ? C’est l’approche probabiliste. Si vous n’en avez jamais entendu parler, deux conseils : 1 – ne jouez jamais au Blackjack 🎰 et 2 – lisez plutôt la suite.

L’approche probabiliste c’est quoi ?

Ça consiste à comparer les résultats potentiels de différentes options – puis à choisir celle qui maximise le gain espéré. C’est toute la logique du Blackjack… et c’est ce qui fait qu’il est impossible de gagner à ce jeu sans s’y connaître un minimum en proba 🤓

Et en dehors du Blackjack ? Ben justement : certains statisticiens un peu hardcore ont carrément tenté d’appliquer l’approche probabiliste à des questions autrement délicates… comme, par exemple, celle du choix de partenaire de vie.

Zoom

Imaginez : vous êtes en couple depuis 2 ou 3 ans, tout se passe bien. Comment savoir si c’est vraimentthe one” 💖 ? Pour les probabilistes, cela dépend de deux critères :

► le nombre de partenaires potentiels accessibles (ou “taille du village”)
► votre nombre de partenaires antérieurs

Plus le village est grand, et moins vous avez eu de partenaires différents, et plus il est probable que vous devriez continuer à explorer les possibilités qui s’offrent à vous. La question à 1 000 euros (ou plus, selon le prix de la bague 💎) étant :

Jusqu’à quand, exactement ?

L’idée est de commencer par une phase d’étude – dans laquelle on rejette systématiquement tous les candidats. Puis, une fois atteint un certain nombre, on prend le premier qui est meilleur que tous les précédants. (Si vous avez envie d’aller plus loin dans la démonstration mathématique, Optimizing your wife (#metoo) est là pour ça).

Quel nombre, exactement ? Ça, ça dépend de votre bassin de partenaires potentiels. Par exemple, la population de la région parisienne étant de 12 millions, l'algorithme vous recommande d'en tester... 4,5 millions avant de vous caser. La chasse est ouverte.

Et évidemment… c’est là qu’on atteint les limites de la statistique. Clairement, cette démarche a deux gros écueils :

le facteur temps : 4,5 millions de partenaires… seriously ?
notre humanité : peut-on vraiment benchmarker les êtres humains comme n’importe quel yaourt ?

Pour le presque meilleur et le moins pire

Ok mais alors, si les statistiques ne peuvent pas m’aider… Qui le peut ? Pour nous, il n’y a pas de technique infaillible. Mais en revanche, il y a des principes qu’il faut absolument respecter pour éviter de se planter.

1 - Éviter la ruine

Cela consiste à éliminer toutes les options qui peuvent mener à un résultat inacceptable – même si le risque paraît a priori hyper faible.

Quelques exemples :

2 - Le mieux est-il l’ennemi du bien ?

Qu’espère-t-on quand on prend une décision ? Prendre la meilleure décision possible ? Ou juste trouver celle qui nous satisfait le plus ? Cette étude américaine a prouvé que les gens qui prennent des décisions objectivement meilleures en retirent souvent une satisfaction moindre. En gros, il y a deux profils : les maximizers (des exigeants qui ne veulent que le meilleur) et les satisficers (des pragmatiques qui cherchent le bon rapport coût/efficacité).

Revenons par exemple au choix du partenaire de vie. Si votre âme soeur existe, elle se balade peut-être en ce moment même quelque part entre Reykjavik ou Quito 🌎.

La question est : est-ce que vous êtes prêt à passer 20 ans de votre vie à balayer le globe pour la trouver – selon la logique des maximizers ? Ou est-ce que vous préférez continuer avec la personne qui vous rend heureux en ce moment – en bon satisficer ?

La finance à la rescousse

La bonne approche ? C’est d’éliminer avant tout les décisions dont les conséquences pourraient être catastrophiques. Puis, parmi les options restantes, de faire le choix qui a le plus de chances de me satisfaire.

C'est la que la finance peut nous aider : les financiers détestent le risque. Alors ils ont inventé un arsenal d’outils pour améliorer leurs options. La bonne nouvelle ? Ces outils nous sont accessibles à tous. Et sont d'excellents moyens de faire face aux grosses décisions de la vie.

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L'assurance ⛽️
Vous vous rappelez le saut entre les deux gratte-ciel ? Installez un filet de sécurité… et ça n’est plus la même histoire. Ce filet, c’est le principe de l’assurance : un dispositif qui vous prémunit contre les risques catastrophiques – moyennant une prime, évidemment.

L'optionalité 🦚
Pourquoi choisir si je peux plutôt garder plein d’options ouvertes ?Dans The Wisdom of Finance, l'enseignant américain Mihir Desai voit Orgueil et Préjugés de Jane Austen comme une leçon de gestion de risques : pour les personnages, le meilleur moyen de faire un bon mariage, c'est de préserver un panier d'options qui diversifie le risque.

La diversification 🏄♂️
Un choix, ce n’est pas forcément un passage d’un point A à un point B. On peut y avoir une zone transitoire – ou “zone AB”.
Je rêve de lancer ma marque ? N’attendez pas de démissionner, faites-le en parallèle de votre job actuel.
Je veux vivre à Biarritz et devenir photographe de surf ? Gardez votre job, mettez-vous en remote et louez un studio au bord de l’eau.

► Due Diligence ☎️

Avant tout gros investissement, une entreprise fait un audit. Dans un environnement incertain, il suffit parfois de creuser un tout petit peu pour clarifier les choses. Prendre un peu de temps pour se renseigner est un investissement carrément rentable.
J'hésite à accepter la proposition d’une boîte qui souhaite me débaucher ? Appelez un ou deux anciens pour en discuter.

Contrats 📝
Enfin, un des principaux moyens de contrôler le futur ... c'est de contractualiser. Par exemple, un contrat de mariage ou de Pacs qui espère le meilleur mais prévoit le pire.

Et si après tout ça, vous hésitez toujours entre deux options ?

En fait, c’est plutôt une bonne nouvelle : ça veut sans doute dire que vos deux options sont tout aussi valables. Choisissez juste celle qui vous fait le plus envie.

L'évaporation de la penderie

Vous connaissez Fedex ? Ce mastodonte de la distribution doit en fait sa survie à… un coup de poker (littéralement).

À ses débuts, après avoir dépensé 84 millions pour acheter 8 avions, l'entreprise a frôlé la faillite. En regardant son compte en banque, le fondateur Frederick Smith s’est rendu compte qu’il ne lui restait plus que $ 5000 – soit même pas de quoi payer le kérosène… Perdu pour perdu, il a retiré ses $ 5000, pris un vol pour Vegas, et tout joué au Blackjack. Ce qui lui a donné les fonds pour tenir une semaine de plus. Et finalement, construire un petit empire...

Crédits : Virginie Morgand (illustration 3)