Spoune

Spoune, c'est 2 emails par mois 📩
pour devenir money-smart 💡
Abonnez vous !
Bienvenue à bord ! à très vite dans votre boîte aux lettres.
Oops! Something went wrong while submitting the form.
Recevoir Spoune

Le prix des externalités

Le juste prix

+ 23% pour les œufs. +32% pour le beurre. Et même +9% pour le (la ?) Nutella. On imagine que vous êtes au courant, mais en une année, les prix ont sacrément augmenté. 

Et pourtant, inflation ou pas, on prend un pari risqué : vous parler de tous ces biens qu’on ne paye pas assez cher (oui, oui, vous avez bien lu !). Externalités, impact social, environnemental… on s’attaque à un gros, gros morceau. Rien de moins que l’enjeu majeur que l’économie du XXIème siècle devra relever. 

Parce qu’en fait, depuis des siècles, l’économie nous fait, sans qu’on s’en aperçoive, un prix d’ami. 

Un prix d’ami, Spoune ? Marrant, j’avais pas l’impression… 


Et pourtant ! On ne paye quasiment jamais le vrai prix des choses. En cours de micro-économie, on nous apprend bien que :

Et… paf ! Ça ferait des chocapics. Sauf que cette équation-là est bien jolie, mais elle oublie une partie de l’iceberg (celle-là même qui pourrait bien faire couler le gros Titanic de nos économies hyper carbonées).Car aujourd’hui, le coût de production d’un produit est souvent inversement proportionnel à sa moralité - c’est ce qu’on appelle la prime au vice.

Exemple ? En produisant à l’autre bout du monde, on fait baisser le prix de vente. Mais on crée aussi du chômage en France ou de la pollution (avec le transport). Et même si on ne paye pas ces externalités négatives sur le moment, on les payera plus tard :

  • via la sécurité sociale et les allocations chômage 💰
  • via la collectivité qui finance la dépollution de l’air 🌆
  • via la planète qui se réchauffe 🌍

Bref, dans le modèle actuel, une énorme partie des coûts de production des entreprises privées est assumée par l’Etat, les gens, ou la planète…

Une énorme partie ? Mais combien exactement, Spoune ?  

Bonne question. On y répond en 4 exemples :

Une salade verte (non bio) 🥗

  • Ce que ça coûte : 70 centimes
  • Ce que ça devrait coûter : entre 17 et 27€ 

C’est la Cour des comptes qui a fait le petit calcul, en prenant en compte toutes les externalités négatives d’une agriculture utilisant des pesticides : impact sur la biodiversité, pollution de l’eau, des sols, de l’air ou encore effets sur la santé des agriculteurs et des consommateurs. 

L’alternative : acheter une salade bio pour 1€ de plus (en moyenne).

Un paquet de cigarettes  🚬

  • Ce que ça coûte :  11€ 
  • Ce que ça devrait coûter : 84€ 

Sur ces 11€,  il y a 1€ pour le buraliste, 1€ pour le fabricant et 9€ pour l’État, soit 80% de taxes. 80%, c’est beaucoup ? Non, c’est même rien par rapport au vrai coût du tabac. En 2020, l’État a touché 10 milliards d’euros grâce aux ventes de cigarettes, pour un coût social de… 122 milliards ! Soit 73€ supplémentaires pour chacun des 1,7 milliards de paquets vendus en 2021.

L’alternative : arrêter de fumer. Plus facile à dire qu’à faire, mais ça vaut le coût d’essayer (c’est quand même la première cause de mortalité prématurée) et cette appli peut vous y aider.  

Un t-shirt blanc 👕

  • Ce que ça coûte : 10€
  • Ce que ça devrait coûter : 40€

Sur les 10€ d’un t-shirt de fast-fashion, 5 centimes reviennent en moyenne à la personne qui l’a fabriqué. Oui oui, 5 centimes, contre 12€ pour une ouvrière française qui produirait le même t-shirt. 

En revanche, on économise en transport. Et c’est pas plus mal quand on sait que l’industrie de la mode est entre la 4ème et la 6ème industrie la plus polluante après l’alimentation, le logement et les transports. 

L’alternative : Acheter 1 t-shirt made in France par an au lieu de 4. 

Un mois de chauffage 🔥

  • Ce que ça coûte : 150€
  • Ce que ça devrait coûter : Encore beaucoup plus !

Nous aussi on a lu Le monde sans fin, la BD signée Blain et Jancovici. On y apprend que les Français dépensent de moins en moins en énergie  : 5% de leur budget en 2017 contre 6,5% en 1975. 

Bon, ces chiffres datent d’avant la guerre en Ukraine et la hausse des prix. Mais globalement, ça montre qu’on continue à exiger une énergie de moins en moins chère tout en consommant de plus en plus. Pas besoin de vous faire un dessin (surtout qu’on dessine beaucoup moins bien que Blain), ça ne fonctionne pas. 

L’alternative : Installer une pompe à chaleur ? Pas toujours possible, surtout quand on est locataire…

Super Spoune, acheter des tee-shirts 40€ ? C’est ça ta reco ?


Notre vrai reco, c’est surtout… de consommer mieux. Moins carboné, plus local. En 1975, l’alimentation représentait 30% du budget des ménages français. Aujourd’hui, on est à peine à 16%. Et la première dépense du panier alimentaire des Français reste… la viande. Rappel : la filière viande, c’est autant d’émissions de gaz à effet de serre que tous les transports sur terre. Donc on repose les knackis et on achète des légumes bio. 

Mais surtout, l’enjeu ne se situe pas à notre petite échelle individuelle : il faut inventer fissa un système qui prenne en compte les externalités négatives pour mettre fin à la prime au vice. 

Et pour ça, les mieux placés, ce sont surtout les États. Ils ont (en gros) deux options :

Option 1 : Orienter les consommateurs vers des produits vertueux

Actuellement en France, on peut toucher...

  • Jusqu’à 7 000€ pour troquer sa vieille voiture contre une électrique.
  • 1 000€ pour remplacer sa chaudière par une pompe à chaleur.
  • 50% des travaux de rénovation pour mieux isoler sa maison.

Option 2 : Pénaliser les entreprises polluantes avec, par exemple, le principe du “pollueur-payeur”.

Jusqu’ici ça fonctionne pas super, mais quelques initiatives cool :

  • L’association En Mode Climat qui réclame plus de régulation du secteur de la mode.
  • Le chantier de l’IFRS et de l’ISSB pour que les normes comptables facilitent la prise en compte de ces externalités. 

Pour changer tout le système et pas seulement nos habitudes quotidiennes, pas de temps à perdre : on s’engage, on milite et on vote ! Sinon, la main invisible du marché, ce sont nos enfants qui vont se la prendre en pleine figure.

🥄 Partagez le vrai prix des choses à un ami : partagez Spoune ! 🥄

L'évaporation de la penderie

33% du prix d’un vêtement neuf : c’est ce qu’un Français est prêt à payer pour faire réparer un vêtement abîmé. En partant de ce principe, l’association En Mode Climatpropose un critère de réparabilité qui permettrait de taxer les habits vendus trop peu chers. Comme réparer un jean coûte en moyenne 15€ chez une couturière, aucun ne devrait être vendu en deçà de 45€. Malin, vous ne trouvez pas ? Nous, si.