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Vivre en ville VS vivre à la campagne

Ça y est, le point de non-retour a été franchi : à Paris, le sandwich à 8€ est devenu normal.

8. Euros. Le. Sandwich. Sérieusement ?

Inflation, augmentation du prix des matières premières, prix de l’immo… Le coût de la vie en ville n’a peut-être jamais paru aussi élevé. Mais est-il vraiment beaucoup plus élevé que la vie à la campagne ? Dans une Spoune précédente, on s’était interrogé sur ce qui, post-confinement, ressemblait à un irrésistible appel de la prairie.

Mais quand on regarde l’addition à la fin du mois, ça donne quoi ? Vaut-il vraiment mieux vivre à la campagne ? Est-ce vraiment si dur d’être un urbain ?

Notre Spounsor du jour 💌

Ne partez pas à la campagne : investissez-y !

On écrit Spoune avec le 🧡 , mais on ne vit pas seulement d’amour et d’eau fraîche.

Il y a des investissements qui changent les choses, et Hectarea en fait partie. D’ici 2034, 50 % des agriculteurs partiront à la retraite. Et pour les courageux qui veulent les remplacer, il y a un hic : le prix de la terre ! Hectarea est une solution hyper smart qui permet aux agriculteurs de financer leurs projets grâce à l’investissement participatif. La prochaine opportunité ? Investir dans une belle terre du Lot-Et-Garonne pour permettre à André et ses 2 fils de cultiver 5,6 ha de noisettes et produire votre praliné préféré. C’est responsable, engagé, et money-smart avec une rentabilité cible de 5,29 %. Bref, tous les signaux sont au vert ! 🌿

Spoune, tu tombes bien : je suis un urbain au bord de la crise de nerfs


Ah ! Le SOS d’un urbain en détresse, c’est une petite musique familière. Comme l’ont chanté les grands LCD Soundsystem : {Votre ville} I Love You, But You’re Bringing Me Down.

La ville sape votre moral, okay, mais mine-t-elle aussi vos finances ? Pour le comprendre, regardons les trois premiers postes de dépenses de nos budgets :

  • Logement : 17 % à la ville, 11 % à la campagne
  • Alimentation : 14 % à la ville, 17 % à la campagne
  • Transport : 16 % à la ville, 21 % à la campagne

Pourquoi de telles différences ? Ce n’est pas bien sorcier :

  • Logement : entre Paris et les plus petites villes de France, le prix au m² peut être multiplié par 5.
  • Transports : en ville, on profite de transports collectifs bien moins coûteux que la voiture individuelle.

Mais alors, +6 % côté logement, -5% côté transport… au final, tout ça s’équilibre plus ou moins, non ?

Hum… revenons à la ligne alimentation. Comment diantre se fait-il que le budget alimentation pèse moins en ville, avec ses sandwichs Prince de Paris/beurre Échiré à 8 euros ?

Tout simplement parce que les pourcentages, c’est relatif. Et que les pourcentages cachent une chose : en ville, on est beaucoup plus riche qu’à la campagne.

OK Spoune, après le rat des villes et le rat des champs, c’est le riche des villes et le pauvre des champs ?


Un peu binaire, certes. Mais selon les travaux de Pierre-Philippe Combes, économiste et chercheur à Sciences Po Paris, la différence de salaire moyen entre les plus petites villes et les plus grandes peut atteindre jusqu’à 50 %.

De quoi déclencher une vraie ruée vers l’ur(bain) ? (hoho). Déjà, sachez que malgré vos tentations récurrentes de reconversion paysanne, les chiffres sont là : le retour à la Terre, ça reste un doux rêve de bobos. Selon le dernier recensement de décembre 2023, l’écart démographique entre ville et campagne n’a jamais cessé de se creuser… et les villes comptent désormais 81,5 % de la population française.

Vivre dans les villes, OK. Mais la question est : laquelle ?

Attention, là, on s’embarque dans une démonstration dont on préfère d’emblée vous spoiler la conclusion implacable. Que voici : la théorie économique est formelle, nous devrions tous aller vivre… à Nantes.

À partir de là, deux possibilités :

  • Vous êtes chauds pour Nantes ? cliquez là.
  • Vous êtes dubitatifs ? Continuez la lecture 👇

Hé ho Spoune on te sent venir avec la blague de la perm’ à Nantes…


Arf, vous nous connaissez par cœur (RPZ Jacques Demy 4ever). Mais revenons plutôt à Pierre-Philippe (Combes, notre économiste). Ses travaux montrent que, plus une ville est grande, et plus les salaires y sont élevés. Sauf qu’à partir d’un certain stade, les salaires augmentent de moins en moins vite. En même temps, plus une ville grandit, et plus y vivre coûte cher.

Ce qui fait que se superposent deux phénomènes économiques bien connus : les rendements marginaux décroissants et les coûts exponentiels.

La quête de notre cher Pierre-Phi(losophale) ? (hoho bis). Identifier LA ville de France qui, selon la logique économique, permettrait de maximiser le revenu réel, défini ainsi :

Revenu réel = salaire - (logement + transport)

Et la réponse tient en un graph sublime :

Source : Pierre-Philippe Combes

Concrètement, ça dit que :

  • A Lyon, Lille et Marseille, le revenu réel est 10 % inférieur qu’à Saint-Dié-des-Vosges.
  • Les villes qui maximisent le revenu réel sont donc Toulon, Strasbourg, Rennes, Nantes, Toulouse et Bordeaux.
  • Quant à Paris, le revenu réel y est 20 % inférieur à celui de Saint-Dié.

20 %, c’est ÉNORME. Dans le whisky, la part d’alcool qui s’évapore avec le temps s’appelle la part des anges. Ici, disons que c’est la part des Parisiens, ou plus précisément le prix de la vie à Paris.

Wow Spoune j’étais pas prêt. Donc tout plaquer pour Nantes ? Là comme ça ?


Est-ce que côte ouest = côte best ? C’est là qu’il est temps d’élargir l’équation. Car évidemment, la vie en ville ne se résume pas au prix du logement et des transports. Chaque ville a ses attraits propres :

  • Marseille, Toulon et la Méditerranée
  • Bordeaux et Nantes et l’Atlantique
  • Grenoble et les Alpes
  • Toulouse, la mer et la montagne
  • Strasbourg et l’Europe
  • Rennes et le littoral breton

Et Paris ? Comment justifier qu’il existe un tel surcoût de la vie parisienne ? Pour résumer, on y trouve (dans la colonne “plus”) :

  • Des salaires plus élevés
  • Des opportunités d’emplois plus nombreuses
  • Une offre culturelle et de services pléthorique

Et dans la colonne “moins” ? Les Parisiens sont les champions de France des dépenses de loisirs avec 16 % de plus que la moyenne nationale. Ça s’explique par le effet barbecue, qui dit en gros ceci :

“Moins on a de jardin, plus on part en week-end.”

Mais vivre à Paris (ou dans une grande ville) pour la fuir dès qu’arrive le week-end, est-ce que ça a vraiment du sens ?

On peut résumer très clairement cette histoire : vivre dans les grandes villes comme Marseille, Lyon, et encore plus Paris, c’est un luxe – c’est-à-dire un choix plus coûteux que son équivalent sur le marché. Alors si votre job parisien vous botte bof, et que vous ne profitez pas tant que ça de la vie parisienne, dites-vous que c’est un peu comme avoir une carte UGC sans en profiter. Il est peut-être temps de résilier…