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Comment gérer son budget de couple ?

Quand on lit les gros titres sur le divorce de Bill et Melinda, on se rend compte de deux choses : l’amour, c’est fort. Mais l’argent, c’est fort aussi. 

Et pourtant, 40 % des couples ne parlent jamais d’argent entre eux. Un peu dommage, car c’est quand même la cause principale de 10 % des divorces. Et pour les séparations qui terminent devant le juge, ça monte même jusqu’à 50 %... 

Bref, l’argent ne fait évidemment pas le bonheur, mais il peut quand même faire le malheur d’un couple… alors autant en parler tant qu’on a encore envie de le partager. Surtout que ce ne sont pas les sujets qui manquent : compatibilité financière, budget, compte commun, investissement à deux, mariage, impôts… on a fait plancher nos experts Spoune pour tout décrypter des finances à deux et faire en sorte que l'argent ne soit jamais un motif d'engueulade avec votre moitié : n'attendez pas les noces d'argent pour parler argent.

Bienvenue dans le courrier du cœur du docteur Spoune 💌

Les noces d’argent ? C’est 25 ans de mariage. Et si votre couple tient aussi longtemps sans mettre le sujet de portefeuille sur la table, chapeau. Car dans la plupart des cas, le secret des couples qui durent, c’est la communication - y compris sur les questions financières. Alors après Bill et Melinda, on vous propose dans cette Spoune de suivre un autre couple dans toutes les étapes de leur vie : Ross et Rachel. 

Étape 1 : Ross et Rachel font un budget

Comme beaucoup de couples, Ross et Rachel n’ont pas le même rapport à l’argent. Ross, paléontologue, gagne bien sa vie avec 80K€ par an. Rachel, responsable des achats chez Ralph Lauren, touche elle 40K€ par an. Nous aurions adoré inverser l'écart de salaire mais nous avons été rattrapés par la réalité.

Ross est plutôt panier percé (du genre à craquer sur le brie à la truffe). Rachel, au contraire, est très économe : jamais à découvert, elle checke tous les jours son solde sur son appli bancaire. 

Résultat, une dépense légitime pour Ross est souvent considérée comme tout à fait superflue pour Rachel. 

Ce qu’ils doivent faire ? 

1, en parler :
le rapport à l’argent n’est jamais rationnel, mais entre adultes, on arrive toujours à se mettre d’accord. 

2, définir un budget :
où commencent les dépenses du couple ? Où s’arrêtent les dépenses personnelles ? Comme souvent, il n’y pas de solution miracle : il faut juste en parler pour trouver la config’ qui vous va. 

Cette config’ ? Elle prend souvent la forme… du compte commun.

Étape 2 : Un compte commun, oui. Mais commun jusqu’où ? 

LE compte commun ? Attention, spoiler : des façons de gérer le compte commun, il y en a plusieurs. 

Modèle #1 : 50-50


C’est le modèle de l’égalité : Ross et Rachel partagent systématiquement les dépenses à 50 %, soit en faisant des virements, soit en se remboursant (attention à l’overdose de Tricount…). 

Les plus :
Simple à comprendre, simple à réaliser. 

Les moins :
Pour Rachel, pas facile d’épargner quand 38 % de ses revenus partent au pot commun. Quant à Ross, il râle de devoir oublier le brie à la truffe. Sentiment d’injustice pour celui qui gagne moins, frustration pour celui qui gagne plus, les ressentiments sont vite arrivés.

Pour :
Les couples qui ont un salaire équivalent. 

Modèle #2 : Au prorata 


Le prorata, c’est le modèle de l’équité, c’est-à-dire qu’il prend en compte les différences de revenus. Ross et Rachel ont défini un taux d’effort (25 %) à partir duquel ils alimentent tous les mois le compte commun. 

Les plus :
Rachel peut économiser, Ross peut acheter son brie à la truffe. Tout le monde est content. 

Les moins :
une grosse promotion, une période de chômage ou une pause entrepreneuriale et patatras : l’équilibre financier amoureusement calculé ne tient plus, et c’est retour à l’étape #1. 

Pour :
Pour tous, sauf quand l’un des deux n’a pas de revenus du tout, par exemple dans le cas d’un congé parental.

Modèle #3 : le tout en commun


C’est le modèle de la communauté du portefeuille : un compte unique pour gouverner toutes vos dépenses… et sur lequel Ross et Rachel versent donc directement leurs deux salaires. 

Les plus :
Pas besoin de calculer qui paye quoi. Une solution tellement simple qu’elle a séduit 63 % des Français. 

Les moins :
Déjà qu'avant, Rachel trouvait les cadeaux de Ross moches. Maintenant, en plus, c'est (aussi) elle qui les paye…

Pour :
Ceux qui n’ont pas peur de la transparence totale. C’est aussi la solution la plus évidente quand l’un des deux ne contribue pas financièrement au budget du ménage. 

Étape 3 : Gravons notre amour dans  l̶e̶ ̶m̶a̶r̶b̶r̶e̶ ̶ la pierre

S’aimer, c’est regarder dans la même direction”, nous disait Saint-Ex
“Mais c’est aussi placer son argent au même endroit”, répond Spoune. 

Après le budget commun et le compte commun, Ross et Rachel décident d’investir ensemble et d’acheter un appart’. Là encore, plusieurs options : 

#option 1 :
Ross - un peu old school - propose d’acheter seul l’appartement dans lequel ils habiteront ensemble. Rachel, pour compenser, peut s’occuper des courses, propose-t-il.

Bonne idée ? Non, grave erreur !
En cas de séparation, Ross récupère un appartement. Et Rachel, des boîtes de conserves vides...

Comme pour le pot commun, préférez une des trois options suivantes : 

#option 2
: l’égalité. Si leurs revenus leur permettent, Ross et Rachel investissent à 50-50. 

#option 3
: le prorata. Ross et Rachel investissent chacun à la hauteur de leurs moyens et Ross est donc propriétaire majoritaire de l’appartement. 

#option 4
: la communauté, parce que quand on aime on ne compte pas. Ross et Rachel décident que l’appartement appartient au couple. En cas de séparation, chacun sera propriétaire à 50 %. 

Voiture, maison ou canapé, il vaut toujours mieux investir à deux dans les grosses dépenses (et garder les preuves de paiement). 

La question de l’emprunt 

C’est un sujet sensible car il touche à l’éducation, la vision de la vie et plus encore à l’origine sociale. Plus on vient d’un milieu modeste, l’emprunt fait peur. Alors que les riches, au contraire, adorent le prêt bancaire (pour ceux qui en doutent encore, filez vite relire notre Spoune sur le sujet). 

Dans un couple mixte socialement, cette question peut devenir un vrai motif d’incompréhension. Notre recommandation pour en sortir ? Inscrire votre moitié à Spoune et ouvrir le débat ! 

Et le travail domestique dans tout ça ?

Bien installés dans leur nouvel appart’, Ross et Rachel ont rapidement eu une petite Emma. Rachel est même passée à mi-temps pour s’occuper d’elle (on vous le disait au-dessus, on aimerait VRAIMENT que ce soit Ross mais ce ne serait pas regarder la réalité en face…).. Résultat ? L’équilibre financier qu’ils avaient calculé un peu plus tôt ne tient plus… Mais même si elle gagne moins, Rachel aimerait bien savoir ce que valent toutes ces heures passées à changer les couches et faire des purées de carottes

Bref, comment valoriser ce travail domestique pour lequel elle ne touche aucun salaire ?

Méthode #1 : Calculer l’argent économisé par rapport au recours à un tiers (nounou, homme ou femme de ménage…)


Méthode #2 : Considérer que le temps consacré par Rachel aux tâches domestiques doit être valorisé à la hauteur de son salaire - soit à un taux horaire de 18€/heure. 



Vous avez compris l’idée : les tâches domestiques, une fois valorisées, sont loin d’être anecdotiques - et Ross et Rachel doivent évidemment les prendre en compte dans leur nouveau budget commun (cœur avec les doigts sur nos grands-mères - et pas que nos grand-mères). 

Étape 4 : Marions-nous !

Se marier, c'est mettre un peu d'éternité dans le présent - mais aussi quelques zéros en moins sur la fiche d'imposition. Enfin, encore faut-il choisir le bon régime - et on ne parle pas régime alimentaire ou summer body mais bien... régime matrimonial. 

Option #1 - Le régime général

Tous les biens acquis après le mariage appartiennent à la communauté. 
Choisi par 80 % des couples français. Ou plutôt non-choisi puisque c’est le régime par défaut, en l’absence de contrat. 

Option #2 - La séparation de biens

Chacun conserve la propriété de biens acquis pendant l’union. 
En clair, ce régime est choisi par ceux qui ont des situations financières différentes ou qui ont des enfants d’une précédente relation. C’est aussi souvent celui des entrepreneurs qui ne veulent pas impliquer leur moitié dans leurs prises de risques.

Mais attention, si Rachel décide de consacrer quelques années à l’éducation d’Emma, elle ne profite pas de l’enrichissement de Ross. En cas de divorce ou de décès, elle se retrouve sans rien...FIGHT BACK RACHEL 🙅🏼

Après le pot commun, l'impôt commun

Le mariage a plusieurs conséquences financières importantes : succession, accès à des pensions compensatoires… mais son impact le plus immédiat, c’est la déclaration commune d’imposition. 

Pour être sûr de créer le plus de confusion possible, le service des impôts a décidé d’utiliser deux synonymes pour désigner deux options très différentes. Mais si on avait plus de raisons de critiquer l’administration, de quoi parlerait-on pendant la pause dej ?

Revenons à Ross et Rachel. Lui gagne 80 000€ par an, elle 20 000€ pour un travail à mi-temps. Après l’abattement de 10%, leur revenu imposable est de 90 000€ pour 2,5 parts, Emma comptant pour une demie-part.

Avec le taux personnalisé,
les impôts calculent le montant sur l’ensemble des revenus de la famille. Il sera alors le même pour les deux conjoints.

Le taux d’imposition est de 13.4% pour les deux époux. Soit 2 680€ pour Rachel et 10 720€ pour Ross.

Total = 13 400€

S’ils font le choix du taux individualisé, le taux calculé par l’administration fiscale est différent pour les deux conjoints car il prend en compte les différences de revenus. Dans ce cas, le taux pour Rachel est de 0.4%, soit 80€, et de 16.7%, soit 13 360€ pour Ross.

Total = 13 440€

Bilan : Un choix équivalent pour les impôts qui récoltent la même somme mais loin, très loin, d’être équivalent pour la trésorerie de Rachel qui économise 2 600€ d'impôts par an.

L’écrasante majorité des Français et Françaises ont opté pour le taux personnalisé pour une raison simple : c’est le taux coché par défaut.


Mais comme Ross et Rachel sont le genre à utiliser Chrome plutôt que de se contenter de Safari, ils se disent qu’un instant de réflexion sur la question ne leur ferait pas de mal.

Le verdict 

Compte commun, régime de la communauté, taux personnalisé : comme les antibiotiques, c’est pas automatique. Alors pour éviter les frustrations, les séances chez le docteur Dayan ou les séparations compliquées, on en parle sans plus attendre. 

Bientôt, un tableau Excel vous semblera aussi romantique qu’un bouquet de fleurs. En tout cas, il pourra tout autant contribuer à la longévité de votre couple :)

Crédits images : Jackson Gibbs

L'évaporation de la penderie

Vous ragez car votre amoureux a choisi la couleur de la voiture sans vous consulter ? Avant 1965, un mari pouvait carrément vendre l’appartement du couple sans l’accord de son épouse. Il a en effet fallu attendre le 13 juillet 1965 pour que l’Assemblée Nationale décide de mettre fin au code Napoléon rédigé en.... 1804 ! Ce n’est qu’à partir de cette date que les femmes mariées acquièrent le droit de posséder un chéquier, travailler sans l’autorisation de leur époux ainsi que d'ouvrir un compte en banque. Vous avez dit “c’était mieux avant” ?!