Zoom sur le pouvoir d’achat

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Vous le savez : Spoune a beau être une newsletter de finances perso, on n’est pas du genre à être spécialement fascinés par l’argent. Et pourtant, il faut bien lui concéder une chose. L’argent a, incontestablement, un vrai pouvoir : le pouvoir d’achat. 

Evident ? Certes. Mais pour reprendre les mots du flamboyant David-Castello Lopes : possède-t-on plus de thunes qu’avant ? Est-on plus ou moins à l’aise financièrement ? Achète-t-on des trucs uniquement pour montrer qu’on a des trucs ? (paroles issues d’un chef d'œuvre à regarder d’urgence ici). 

Bref : a-t-on plus ou moins de pouvoir d’achat qu’avant ? 

C’est parti pour une Spoune spéciale pouvoir des chats – euh pardon, d’achat. 

Et on commence par… un bulletin météo. 

Notre Spounsor du jour : Homaio

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‍C’est un dispositif qui a permis de réduire de 48 % les émissions industrielles européennes depuis 2005. Et de générer un rendement de 25% par an en moyenne depuis 10 ans*. Magique ? Même pas ! On parle du marché européen des quotas carbone, qui était inaccessible aux particuliers… jusqu’à l’arrivée d’Homaio ! Alors si vous avez envie de mettre votre argent au service de la transition sans avoir à choisir entre impact et rendement, cliquez ici et utilisez le code SPOUNE25. Et pour vous en savoir plus ? Relisez notre Spoune sur le sujet !

‍*Les performances financières passées des quotas d'émission ne préjugent pas des rendements futurs. Il est conseillé aux investisseurs potentiels d'évaluer soigneusement les risques et incertitudes associés avant de s'engager dans tout investissement.

Euh Spoune, une météo du pouvoir d’achat ? 

Eh oui ! Car l’INSEE réalise tous les ans un instrument bien intéressant : le baromètre du pouvoir d’achat – qui permet de mesurer son évolution d’une année sur l’autre. 

La première chose à dire ? Le pouvoir d’achat, une bonne partie de la population française n’en a pas beaucoup : les 10 % les plus pauvres gagnent moins de 1 000 euros par mois. Globalement, 14,6 % de la population vit sous le seuil de pauvreté monétaire (c’est-à-dire avec moins de 60 % du revenu médian, soit 1102 euros par mois). 

Et pour la population globale ? Entre 2019 et 2025, par exemple, le pouvoir d’achat a augmenté de 3,4 %. Et si on regarde à plus long terme, depuis les années 60, on constate deux choses : 

• le pouvoir d’achat progresse – mais de moins en moins rapidement. 
• la part des dépenses pré-engagées des Français est passée de 14,2 % à 27,9 %

Car il ne suffit pas de regarder le pouvoir d’achat : il faut aussi regarder l’évolution de la manière dont on dépense notre argent. 

Quoi Spoune, cette impression de perte de pouvoir d’achat, ce serait juste mes yeux ? 

Pas juste vos yeux… mais votre cerveau aussi. Car nos modes de consommation ont évolué et même si, en valeur objective, notre pouvoir d’achat augmente, l’emploi de notre argent a profondément évolué. 

D’abord, les riches sont de plus en plus riches : entre 2003 et 2022, les revenus et les patrimoines les plus élevés ont quasiment doublé ! (+ 119 pour les revenus et + 90 % pour les patrimoines) contre environ 13 % pour le reste de la population… 

Ensuite, il est loin le temps où la richesse se cachait derrière les murs des châteaux ou des grandes demeures bourgeoises : désormais, elle s’expose sur les RS et nous rappelle constamment ce fait : “si le pouvoir d’achat augmente de moins en moins vite, l’offre de biens à consommer n’a jamais été aussi élevée”. 

En schéma, ça donne ça :

Et la frustration vient aussi du fait que, pour la classe moyenne, le fameux “travailler plus pour gagner plus” ne marche pas. Comme le montre Antoine Foucher, depuis les 80’s, la progression du niveau de vie des salariés s’est effondrée, passant de : 

• + 5 % par an entre 1980 et 2000 
• + 2 % par an entre 2009 et 2020
• + 0,8% depuis 2020

Résultat ? Quand avant, les travailleurs pouvaient doubler leur niveau de vie en 15 ans, les hard-workers d’aujourd’hui doivent trimer pendant… 85 ans !

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Damn Spoune. Le pouvoir d’achat aussi, c’était mieux avant ? 

Eh oui. Mais ce qui change, c’est aussi l’usage qu’on fait de notre argent. Notamment à cause de ce que les économistes appellent l’effet rebond. Qui raconte ceci : 

“Une baisse des prix induit quasi systématiquement une augmentation de la consommation.”

Quelques exemples : 

• Baisse du prix de l’essence => augmentation des distances parcourues
• Amélioration de l’isolation des logements => augmentation de la température intérieure
• Apparition de la 5G => augmentation de la résolution des vidéos
• (pour plus d’infos, allez lire ce post)

Ce qui veut dire que, quand le pouvoir d’achat augmente ou quand un prix baisse, on a tendance à consommer plus… et résultat, la part de revenu disponible à la fin du mois n’augmente pas. 

Sans compter que, bien souvent, la baisse des prix est illusoire – car elles s’accompagnent quasiment mécaniquement d’une diminution de la durée de vie. Quelques exemples bien connus : 

• La durée de vie des lave-vaisselle serait passée de 30 ans… à 9. 
• Entre 1985 et 2000, la durée de vie d’un ordinateur est passée de 10,9 à 5 ans. 
• Entre 2004 et 2013, la part des appareils ménagers défectueux remplacés dans les 5 premières années a quasiment doublé pour atteindre 13%.
• sans parler de la fast fashion… 

Parfois, il faut accepter de dépenser plus pour en avoir pour son argent. C’est la fameuse théorie de la différence entre le prix d’achat et le prix d’usage – dont on a déjà parlé là. 

Exemples : si le prix des chaussures baisse, vous allez simplement acheter plus de chaussures. Imaginons deux scénarios où vous avez un budget chaussures de 100 euros par an : 

• scénario 1 : vous achetez deux paires à 50 euros que vous changez tous les ans. 
• scénario 2 : vous achetez une paire de meilleure qualité que vous gardez plus longtemps, faisant à terme des économies. 

Et même si ces chaussures à 50 euros vous auront coûté moins cher, leur prix d’usage – c’est-à-dire leur prix rapporté au nombre d’années pendant lesquelles vous allez pouvoir les porter – sera, lui, bien plus élevé.

Conclusion

Comme disait l’oncle de Spiderman : “avec un grand pouvoir d’achat vient de grandes responsabilités”. De la même manière qu’il faut lutter contre l’évaporation du salaire, méfiez-vous de l’argent que vous dépensez sans y penser. Et s’il fallait acheter moins mais mieux pour enfin reprendre le contrôle de notre pouvoir d’achat ? 

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