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Faut-il être radin ?

C’est un dilemme cornélien qui se joue des milliers de fois tous les soirs. À chaque fois que le serveur du resto se pointe avec l’addition et que survient LA question : « alors, on divise ? » 😊

Forcément : vous n’avez bu qu’un verre de vin, pris le risotto à 14 euros et renoncé au dessert. Alors vous ne voyez vraiment pas pourquoi vous payeriez 25 euros en trop… Surtout que si vous multipliez ces 25 euros par vos 4 restos mensuels, multipliés par les douze mois de l’année, multipliés par 10 ans... Ça donne quand même ça : 

25 € x 4 restos/mois x 12 mois x 10 ans
= 12 000 euros. 

Mais alors… Et si ces 25 euros étaient en fait… le début de la richesse

Faut-il être radin pour devenir riche ? Aujourd’hui dans Spoune, on parle des économies de bouts de chandelle mais aussi de cet argent qu’on dépense sans même s’en apercevoir, et on essaiera de répondre à cette question : au bout du bout, les petites économies peuvent-elles vous rendre riche ?

To be or not to be radin ?

Comme disent les Russes : « les radins payent toujours deux fois ». Une chose est sûre, chercher à minimiser systématiquement vos dépenses n’est pas forcément judicieux. L’important, c’est surtout d’en avoir pour son argent

Et pour en être sûr, il faut faire la différence entre 4 grands types de dépenses.

#1 - les fausses bonnes affaires
Aka perdre de l’argent en voulant en gagner

Les boutiques de chaussures ? Et si c’était l’endroit parfait où affûter son sens de l’investissement ? On s’explique : chez le chausseur, on se demande souvent à quoi bon acheter des pompes à 300 euros alors qu’on peut trouver à 120 euros... 

À quoi bon ? Pour le comprendre, il faut distinguer le prix d’achat et le prix d’usage - c’est-à-dire le prix d’un objet rapporté au nombre d’utilisations qu’on espère en faire. Et c’est là que les chaussures sont un bon exemple : extérieurement, deux paires peuvent avoir l’air identiques. Mais en termes de qualité, ça peut être le jour et la nuit… Exemple : 


* Désolé, mais on ne fait pas mieux. C’est dit. 

Et au final, la paire au prix d’achat le plus élevé a en fait un prix d’usage 4 fois plus faible. 

Comme disait Michel Audiard « Le prix s’oublie, la qualité reste ». Alors mieux vaut investir dans la qualité, et pas seulement pour les chaussures : 

  • Le matelas. Non seulement un matelas de bonne qualité dure plus longtemps. Mais en plus, il optimise votre temps de sommeil - et ça, c’est un des meilleurs investissements que vous puissiez faire. 
  • Les meubles. Mieux vaut s’offrir un beau meuble qui vous suivra partout plutôt qu’un meuble au nom imprononçable que vous verrez partout. (En plus, un beau jour vous ne pourrez tout simplement plus le voir du tout).

#2 - les deals dont vous êtes le pigeon
Aka les services que vous sur-payez.

En marketing, le prix d’appel, c’est un peu l’équivalent d’une balle qu’on vous lance par surprise : une offre irrésistible à laquelle on ne peut pas résister. Exemples : 

  • Ciné illimité à 21,90 euros par mois
  • Salle de sport illimitée à 35 euros par mois
  • Un bon pour une session spa à seulement 89,90 euros.

Ces business models sont fondés sur une seule chose : l’absentéisme. Pour proposer ces tarifs attractifs, il faut que la grande majorité des abonnés (qui sous-utilisent leur abonnement) payent pour les autres (qui en profitent à fond). 

Exemple avec le cinéma : à 21,90 euros par mois, l’abonnement annuel revient à 262,80 euros, soit 20 séances au tarif unitaire de 13,50 euros. Sachant qu’en général, personne ne va au ciné l’été, pour amortir l’abonnement, il faut aller au ciné 2 fois par mois pendant 10 mois (NB : la moyenne française, c’est 3 fois par an). Si c’est votre cas, génial ! Si non... réfléchissez avant de renouveler. 

Les dépenses dont on n’a pas besoin ? Il y a plein d’autres, comme : 

🛠 Les outils.
On vous l’a déjà dit ici : avant de vous sur-équiper avec du matos de pro, commencez par vous acheter le modèle le moins cher. Si vous l’utilisez suffisamment pour l’user, rachetez le meilleur que vous puissiez vous offrir. 

🏦 Les frais bancaires.
Est-ce que votre banque vous facture encore l’envoi de votre relevé par courrier ? L’abonnement à un système d’alerte par SMS ? Ou d’autres services que vous n’utilisez jamais ? Si oui, il est grand temps de passer un coup de fil à votre conseiller. 


#3 - le prix de la flemme
Aka dépenser parce que c’est la solution de facilité. 

Deliveroo, Uber, Amazon Prime... Ces entreprises ne proposent pas seulement un service, mais surtout, une immense facilité pour consommer ce service. Résultat ? Elles vous poussent à faire des dépenses que vous n’auriez jamais consenties si elles n’étaient pas aussi faciles. Eh oui : le vrai concurrent de Deliveroo, ce n’est pas le resto en bas de chez vous. Mais plutôt votre motivation à cuisiner par vous-même. Et ça vaut pour : 

  • Rentrer en Uber vs prendre le métro
  • Commander sur Deliveroo vs cuisiner soi-même
  • Commander du neuf sur Amazon vs réparer l’ancien

Alors quand vous recevez votre prochain relevé, faites l’exercice d’additionner ces commandes-là : vous découvrirez le prix mensuel de votre flemme.

#4 - le prix du manque d’organisation
Aka les dépenses que vous auriez pu éviter

Combien de fois avez-vous racheté un sac Monoprix parce que vous aviez oublié le vôtre chez vous ? Sans vouloir jouer les darons, il faut quand même le re-dire : épargner, ça rime avec discipliné. Le plus difficile ? Ce n’est pas de s’y tenir, mais de mettre en place des règles. Ensuite, ça va comme sur des roulettes. Quelques exemples :

  • Le tote bag. Ayez-en toujours un avec vous 
  • L’épargne. Créez un prélèvement automatique pour épargner un montant fixe en début de mois plutôt que de virer manuellement ce qu’il vous reste tous les 30 du mois.
  • L’assurance habitation. N’en faites surtout pas l’économie. On vous en parle ici.
  • Votre corps. Que ce soit les yeux ou les dents, des petites dépenses négligées dans votre jeunesse peuvent vous coûter très cher plus tard. (Vous hésitez ? Tapez « carie » sur Google Image. Voilà.) 
  • Les consignes. Comme les raviolis le lundi, déterminez un jour fixe pour rapporter les objets consignés.

Une autre manière importante d’anticiper, c’est évidemment de se connaître soi-même - surtout quand on cherche à changer durablement ses habitudes de consommation. Par exemple, vous connaissez le biais de restriction ? Selon ce biais, aller souvent au restaurant en faisant attention à tout (« une salade sans sauce, s’il vous plaît ») serait beaucoup plus frustrant que d’y aller moins souvent, mais en se faisant plaisir (« il y aura une autre profiteroles, merci »). Et c’est pareil avec les économies, alors autorisez-vous un petit craquage de temps en temps. 


OK Spoune. Mais si je fais vraiment tout ça, ça change quoi ?

Hmmmm, très bonne question. Imaginons que vous arrivez à économiser sur tous les types de dépenses qu’on a listés plus haut. Est-ce que vous allez devenir riche pour autant ? 

Eh bien, sorry... mais non. Pour deux raisons : 

1. Vous arrivez 20 ans trop tard 👵🏼

Dans les années 80 et leurs taux d’intérêt à 10 %, économiser un peu, ça pouvait rapporter beaucoup. De nos jours ? Beaucoup moins. Si vous mettez dès aujourd’hui 100 euros de côté par mois, dans 40 ans, vous pourrez vous offrir un magnifique... parking à Paris (50k€). Alors qu’avec les taux de 1980, vous auriez épargné 370K. Et acheté un appart’ (gloups). 

Ça vous en bouche un bit-coin ? C’est notamment la faute au biais d’ancrage : cette tendance de notre jugement à rester bloqué sur la première information reçue sur un sujet donné. Exemple : si vous aviez 18 ans en 2000, vous considérez sans doute qu’une baguette devrait coûter 0,60 cts d’euros et un litre d’essence 0,90 cts. C’est ce qu’on appelle un méso-fait.

2. Vous n’économisez pas au bon endroit 🧭

Les économies de bout de chandelle ? En réalité, elles vous font rogner sur « les petits plaisirs de la vie ». Mais ça, c’est un poste vraiment secondaire dans votre budget mensuel : 

Salaire = impôts (30%) + loyer (40%) + alimentation (20%) + divers (10%). 

Pour économiser 5% de bouts de chandelle, il faudrait donc diviser votre niveau de vie par deux - soit un effort colossal. Pour faire de vraies économies, il faut agir sur votre plus gros poste de dépense. Et ça, c’est de loin votre loyer. 

On vous l’a dit ici, dès lors que vous avez prévu de rester au même endroit plus de 2 ans, devenir propriétaire est de loin le meilleur service à rendre à votre porte monnaie. Oui, mais sans sacrifier votre liberté, la deuxième chambre et votre quartier préféré? Heureusement, il y a Virgil pour vous éviter de rester esclave de votre loyer

Alors, see you Spoune ? 👋🏼

L'évaporation de la penderie

Le prix d’une baguette ? 7 euros pour Lionel Jospin. Celui du ticket de métro ? 4 euros pour Nathalie Koscusko-Morizet. Le pain au chocolat ? 10 centimes pour Jean-François Copé. Mais dans quel monde vivent-ils ? Manifestement, un monde où l’on ne fait pas souvent les courses soi-même - au point d’en oublier le vrai prix des choses. L’estimation à la hausse peut s’expliquer par les revenus élevés des politiques. L’estimation à la baisse ? Ça peut venir d’avoir vécu une conjoncture économique différente. Dernière option ? D’avoir connu la tête de Saint-Exupéry sur un billet bleu, ça leur donne peut-être envie de se la jouer Petit Prince :)