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Comment rentabiliser ses hobbys ?

Au moment de prendre vos résolutions de début d’année, peut-être que vous aussi vous avez entendu la petite voix du Joker dans The Dark Knight vous murmurer : “si vous êtes bons à quelque chose, ne le faites jamais gratuitement.” 

Et mine de rien, ça vous a mis le doute. Autour de vous, plusieurs de vos potes ont déjà lâché leur job pour devenir vigneron ou prof de yoga… Et si vous aussi vous décidiez en 2022 de vivre des fruits de votre passion

Clairement, vous ne seriez pas les premiers : pendant le confinement, la plateforme d’artisanat en ligne Etsy a tout simplement doublé son chiffre d’affaires. Petit bémol, on y a surtout vendu… des masques (pour 660 millions de dollars, tout de même) 

Alors, votre passion secrète cache-t-elle votre nouveau projet de vie ?

Faut-il vraiment voir une opportunité business derrière chaque loisir ? Et surtout, peut-on concilier plaisir et… rentabilité ? 

Un loisir peut-il être rentable ?

Prof de yoga, vigneron, créateur de vaisselle, restaurateur… Autour de nous, nos potes sont de plus en plus nombreux à céder aux sirènes des “hobby-jobs”. L’idée de base ? Atteindre ce graal de la vie moderne, qui consiste à être payé pour quelque chose qu’on fait déjà gratuitement. Car, comme le dit l’adage :

“ Faites ce que vous aimez, et vous n’aurez plus à travailler un seul jour de votre vie. ”

Sauf que. Transformer un loisir en boulot (même si c’est une passion), ça change forcément les choses. On vous explique. 

Dès la Rome antique, on pensait qu’un loisir était l’exact opposé du boulot. On avait : 

  • d’un côté, l’otium, ou le temps libre, au sens noble (celui de la philosophie et des arts) ;
  • de l’autre, le negotium (neg-otium), ou les affaires et autres activités bassement mercantiles.

Depuis, en 2016, des chercheurs l'ont confirmé en définissant les 4 critères du loisir :

  1. On s'y attèle librement ;
  2. Ses motivations sont intrinsèques (plaisir, réalisation de soi etc…) et non extrinsèques (gagner un salaire, etc) ;
  3. Il est modifiable, on peut s’en passer, le laisser, y revenir ;
  4. On y consacre davantage de temps qu’à un passe-temps. 

Pour le coup, anciens et modernes, tout le monde est d’accord pour dire qu’un loisir est une activité gratuite et dénuée de contraintes. Par opposition au travail, cette activité rémunérée et encadrée par des obligations…

Le temps ça se prend 

Entre vos dîners calés 6 semaines à l’avance et votre to-do surchargée, vous considérez que le manque de temps est le premier obstacle à vos passions ? Comme pour la lecture, le sport ou écrire à sa grand-mère : le temps, personne ne l’a, mais il suffit de le prendre. Faites plutôt ce petit test : 

  • Aller checker votre temps d'écran moyen quotidien
  • Dites vous qu'il suffit de 30 min de pratique quotidienne pour progresser dans à peu près n'importe quoi
  • Reposez-vous la question : est-ce que je n'ai vraiment pas le temps ?

Mais Spoune, est-ce que professionnalisation et passion sont forcément incompatibles ? 

Voyons, ne soyons pas si dramatique. Disons que, la plupart du temps, on croit un peu naïvement qu’en prenant un “hobby job”, on va suivre la fonction linéaire ci-dessous :

Sauf qu’on oublie une autre équation beaucoup plus importante, qu’on pourrait appeler le ratio trucs cool / trucs pas cool.

En exerçant sa passion dans le cadre d’un loisir, on minimise les “trucs pas cool” : 

Alors qu’en décidant de se professionnaliser, on se rajoute énormément de contraintes :

Pression de performance, liberté moindre, pesanteur des tâches administratives, créativité bridée par le marché… Bref, la professionnalisation peut faire vaciller la petite flamme de la passion. Les grecs appelaient cela l'énantiodromie cette capacité de l’homme à tout transformer en son contraire, notamment le plaisir en contrainte.

Bien sûr, parfois, le succès vient tout seul : par exemple, après avoir posté quelques sketchs sur Instagram, l'hilarante Lison Daniel se retrouve 1 ou 2 confinements plus tard castée au ciné. Mais ce n’est pas toujours le cas…

Alors avant de décider de vivre des vos hobbies, il faut déjà se poser trois questions :

  • Quel pourcentage de votre temps vous voulez y consacrer ;
  • Quel niveau de revenus vous espérez en tirer ;
  • Quel niveau de plaisir vous visez.

Parce qu’avant de tout plaquer pour devenir ébéniste dans le Perche, il y a plusieurs options à tenter. Voici donc trois scénarios pour consacrer plus de temps à votre passion.

Option 1 (silver) — le hobby

aka la formule Hannah Montana : écolière la semaine, pop star le weekend

Votre semaine classique : votre passion est compatible avec votre job, et votre patron vous laisse même pas mal de marge — il connaît bien la théorie de l’équité d’Adams, selon laquelle un bon équilibre entre le temps donné et le temps reçu maximise votre motivation.
Votre but : maintenir le statu quo, et peut-être augmenter le temps consacré à votre hobby, pour voir.

Temps consacré : + 
Perspectives de monétisation : +
Niveau de kiff : +++

Option 2 (gold) — le side project

aka le cadre dynamique le jour et DJ la nuit 

Votre semaine classique : vous vous accrochez, mais votre passion commence à prendre tout votre temps libre. Or, week-ends absents, burnout au tournant. Avec le risque de tout envoyer balader : métier comme passion…
Votre but : trouver une configuration viable à long terme. Pourquoi ne pas passer à la semaine de 4 jours, comme chez Welcome To The Jungle ?

Temps consacré : ++
Perspectives de monétisation : ++
Niveau de kiff : ++

Option 3 (platinium) — tout plaquer

aka le consultant reconverti vigneron

Votre semaine classique : Le changement, c’est toujours tentant. Même si on sous-estime toujours les bénéfices du changement, il faut tout de même bien évaluer les contraintes à venir. Dans les reconversions, il y a d’un côté l’ancienne fondatrice de Tartine et Chocolat qui a transformé une maison d’hôte sans prétention en QG bucolique de Johnny Depp et Zidane, et de l’autre cette céramiste reconvertie à qui la dure loi de l’offre et la demande a fait perdre toute créativité…
Votre but : bien calculer votre ratio trucs cool / trucs pas cool avant de sauter le pas.

Temps consacré : +++ 
Perspectives de monétisation : +++
Niveau de kiff : ++

Boite à Spoune 

Le temps que vous voulez consacrer à votre projet, et le niveau de revenu que vous espérez en tirer ? Ça, on ne peut pas y répondre à votre place. En revanche, on peut vous conseiller quelques plateformes pour vous aider à monétiser — et peut-être vous filer des idées de ce que vous pouvez y faire.

Pourquoi un hobby n'est pas un job

Comme le raconte le blog Bitches Get Riches, en Angleterre, une jeune femme avait plaqué son job pour ouvrir sa boutique en ligne de tricot. Mais entre la pression financière, les commandes des clientes qui lui demandaient toutes le même modèle, elle a rapidement été écoeurée par le tricot, qu’elle a lâché pour se lancer dans la poterie...

La morale de cette histoire ? En fait, on a toujours besoin d’un hobby — or, en prenant un hobby job, on cesse de consacrer du temps aux loisirs. C’est pourtant une activité anti-stress essentielle — un peu comme le sommeil pour un athlète.

Du coup, si votre hobby devient votre job… vous devrez absolument vous en trouver un nouveau :) Et quelque soit votre choix, voici deux dernières raisons de cultiver vos hobbys — pour, comme disait Joseph Campbell, “suivre ses enthousiasmes” :

1. Booster votre CV
: les soft skills du mouton à 5 pattes sont le Graal des recruteurs, les side-projects valent littéralement de l'or, surtout avec l'uniformisation des parcours dans le supérieur.

2. Booster votre vie
: comme disait Jacques Brel, il vaut toujours mieux "aller voir". Si vous avez une passion, suivez-là, ça vous mènera forcément plus loin que d'être resté au lit.

Aller voir, c’est tout ce qu’on vous souhaite pour 2022. Bonne année !